Voici un premier roman qui va assurément faire parler de lui, qui fait partie notamment de la sélection Prix Fnac et du Prix littéraire du monde.
Négar Djavadi, qui vient du monde du cinéma (scénariste de la série Tiger Lily) nous conte l'Histoire de son pays d'origine l'Iran, l'histoire de sa famille sur au moins 4 générations et...son propre itinéraire.
Le roman familial est digne des Mille et une nuits. Enchanteur, drôle et en même temps tragique.
Tout commence dans la salle d'attente d'un hôpital parisien...pour une insémination artificielle.
La narratrice, Kimia Sadr observe les couples parisiens avec son petit flacon et se remémore...L'ancêtre, Montazemolmok, est un seigneur des montagnes de la mer Caspienne qui tient son harem d'une main de fer...il ne sait pas reconnaître ses dizaines d'enfants jusqu'à la naissance de Nour, "la lumière" qui a de beaux yeux bleus comme lui, le bleu légendaire de la Caspienne....
Nour sera mère des oncles n°1, 2, 3, 4, 5 et 6 de Kimia et de son père, Darius, l'intellectuel de la famille qui va épouser Sarah, une jolie française...
Le couple va devenir opposant au régime du Shah et à l'ayatollah Khomeiny avant de s'enfuir clandestinement en France.....
Loin d'elle l'idée de nous offrir un roman historique traditionnel chronologique. Les souvenirs apparaissent avec la fantaisie des djinns au gré des humeurs de la narratrice.
Les souvenirs sont comme de multiples histoires, des contes qui se succèdent les uns aux autres sans lien de cause à effet. On navigue du présent au passé et inversement dans un flot impétueux.
Si au départ, le lecteur peut être un peu perdu au milieu de tous ces multiples personnages, il prend vite ses marques tant les protagonistes sont attachants.
Les figures masculines, autoritaires ou libertaires, sont aussi attachantes que les figures féminines, de la grand-mère arménienne qui lit dans le marc de café à Sarah, la mère courage, femme aimante et indépendante.
Négar Djavadi nous émeut jusqu'à la dernière page dans ce joli conte tragique de la filiation, qui mêle vie, mort et renaissance, identités féminines et masculines.
L'auteur nous décrit un Iran loin des stéréotypes culturels et politiques tout en sachant parler à merveille de la France d'aujourd'hui. La question de l'exil est étudiée avec tact sans aborder la problématique française de l'intégration/ assimilation. La narratrice est juste entre deux...
Le roman est empruntable dans les 2 Médiathèques. Négar Djavadi viendra rencontrer les lecteurs d’Antony le samedi 8 octobre à 16h, à, la Médiathèque Arthur Rimbaud.
Par la même occasion, vous pourrez découvrir le beau roman de Bruce Holbert, L’heure de plomb grâce à la présence d’un membre des éditions Gallmeister.
A voir aussi : Article de Natalie sur Bruce HolbertNégar Djavadi présente son roman :
Mots-clés Rentrée littéraire 2016, roman
Lien croisé
Vendredi 09/09/2016 à 02:52
Site des médiathèques d'Antony : "ision d'une Amérique complexe et fascinante....jeudi 8 septembre 2016 16:50"