Nos cheveux blanchiront avec nos yeux

Thomas Vinau



 
 Parfois une envie irrésistible de partir vous saisit, au point de quitter la femme aimée pour errer sur les routes d’Europe. Qui n’a jamais ressenti cette envie de tout laisser, d’aller ailleurs ? Walther va au bout de son désir. Sa femme Sally comprend. Elle accepte son départ. Commence l’errance sur un bateau, d’abord l’île de Spitzberg, puis Amsterdam, Bruxelles. Des lettres à Sally ponctuent les escales. Des rencontres ont lieu, belles et simples.

Ecriture d’une incroyable poésie, composée de fragments, comme autant d’instants, de moments vécus ici et maintenant, une réelle présence au monde, sans jugement. du présent, de l’implicite.
Et puis le récit aborde le retour, le moment de retrouver l’être aimé.

Dès lors, ce n’est plus la même vie qui recommence mais une autre vie à la campagne, faite de plaisirs minuscules dans la simplicité.
Le est construit en deux temps, un mouvement vers l’extérieur, puis un retour vers l’intime.
 
J’ai aimé l’écriture poétique de ce livre, l’atmosphère à la fois intime et universelle, la tendresse du narrateur. Il prend les êtres humains tels qu’ils sont. Il y a une certaine philosophie de la vie qui se dégage de ce livre.
 
Une idée du style :
« Il faudra vider les cendres du ciel
Beau dimanche d’automne. La lumière creuse l’espace.
Ecope. Rabote. J’écris des mots feuilles mortes.
Des mots de rien sur le dos rouge du vent. » (p.59)
 
Thomas Vinau est né en 1978 à Toulouse et vit au pied du Luberon. Poète, plusieurs de ses recueils ont été édités. Nos cheveux blanchiront avec nos yeux est son premier . Ce livre est une aventure éditoriale puisque c’est le premier de la nouvelle maison d’édition : « Alma éditions ».
 
C’est donc aussi l’histoire d’une rencontre entre une éditrice et son premier auteur. Deux ans seront nécessaires pour que le livre voie le jour. Le livre se termine par un autoportrait : « Je sais qu’écrire c’est se taire. (…)Je sais qu’écrire c’est déborder. »

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