A l’occasion de la Journée spéciale Polars, le samedi 2 avril, un premier roman détonant …
Sophie de Ricci signe ici son premier roman coup de poing, une "histoire de mecs" comme elle le dit dans une banlieue urbaine qui pourrait être n'importe quelle grande ville de France ou d'ailleurs ; bretelles d'autoroutes, entrepôts, grands ensembles et no man's land.
C'est dans le décor apocalyptique qu'évolue Willy, vingt ans, qui vient de quitter le domicile parental, pour rouler sa bosse. Son rêve : monter une maison de disques au Canada.
Son seul moyen : tapiner dans le no man's land aux frontières de la grande ville ; mais attention : pas n'importe comment ; ses nouveaux copains vont jusqu'au bout ; lui n'y met "que les mains".
Un soir, alors qu'un homme, un "micheton" tente de le violer, le mystérieux Hiboux (ex braqueur de banque ? Ex tueur à gages ?) le sauve et le recueille chez lui. Entre eux, va naître une relation passionnelle entre amour fusionnel et haine.
Jusqu'au jour où Hiboux comprendra vraiment qu'il l'aime...
C'est hard, c'est noir, c'est sanglant....mais jamais vulgaire. Et c'est en ça que réside le talent de Sophie de Ricci. Alan, le "héros" est un ange déchu, un jeune qui ne rêve que de musique et de belles fringues. Son rêve l'habite et pour le réaliser, il est prêt à presque tout.
Il plane au dessus de toute cette clique de toxicos, de rabateurs et de tueurs ; en Hibou, il trouve un père et l'amour qu'il n'a pas eu. Il incarne le rêve de pureté dans ce cloaque.
L'auteur évite misérabilisme. Ses phrases vont à l'essentiel, elle ne tourne pas au tour du pot. Dans un style très cinématographique, elle brosse très rapidement les lieux en laissant de suite la place aux dialogues entre les personnages.
On rêve déjà d'une adaptation cinématographique...
Ne vous laissez pas décourager par le thème du livre, une histoire de prostitution entre "tapettes". C'est beaucoup plus que ça. C'est un roman d'apprentissage dans nos cités qui laissent pourrir nos rêves.
Retrouvez ce polar dans les médiathèques d'Antony
Mots-clés polar, Moisson rouge