André Bouchard a commis plusieurs albums, soit seul (Les lions ne mangent pas des croquettes) soit accompagné de Vincent Malone (Avant quand y’avait pas école). Tous ont pour tonalité principale un humour décalé, parfois féroce, souvent deuxième degré.

« Dans la famille Palsou, il y a maman, papa, les jumeaux, Carole et Albert, Henri et moi, Charles. Ca fait six. Avec six bouches à nourrir, faut faire les courses souvent ! Alors, on va au marché… »

Nous voici installés confortablement, ce livre grand format déployé sur les genoux, dans le quotidien de la famille Palsou, quotidien qui nous parait peu éloigné du nôtre… sauf lorsque l’on regarde les illustrations. En guise de marché, toute la famille fouille dans les cagettes de fin de marché. Quand ils vont au supermarché, la famille entière fait ses courses… dans les poubelles du magasin.

Au gré des grandes illustrations sur fond blanc, nous découvrons cette famille qui habite une caravane immobile dans un campement de fortune regroupant des habitants de toutes les nationalités. Ils n’en sont pas moins tous heureux. Non pas tous. Les enfants rient, sourient mais les parents sont tristes, sauf Monsieur Nicolas. Le gris dessiné pour les adultes souligne cette grisaille ambiante. Cette tristesse parentale contrarie les enfants qui décident de créer une école « pour enseigner la rigolade ». Mais les parents sont tellement cancres que cette école ferme.

La tristesse va-t-elle envahir tout le campement ? Que non, car Monsieur Nicolas arrive avec une cocotte magique. Il suffit de lui dicter les ingrédients et elle cuisine immédiatement le plat rêvé. La joie arrive et les parents reprennent des couleurs, au propre et au figuré.

Oui, mais et le père Noël dans tout cela ? Cela ne tient qu’à vous de connaitre la réponse en lisant cet album plein d’humour, de compassion, de joie , de fraternité et surtout de tendresse.

A lire toute l’année pour nous ragaillardir.

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