La Lettre à Helga réussit à nous raconter, en 131 pages, toute une vie pleine de passion et d’amour de la terre, un petit livre qui nous ouvre de grands horizons.
Au soir de sa vie, un vieil homme écrit « à sa belle », à celle qu’il a aimée passionnément. Un amour qu’il a jugé impossible car il n’a pas su renoncer, pour suivre Helga à Reykavik, à sa vie d’éleveur de brebis, aux grands espaces de la nature islandaise qu’il aime tout aussi passionnément et il a choisi de rester aux côtés de son épouse qui ne pouvait pas avoir d’enfant. Bjarni se souvient et se dévoile. Il clame son amour pour sa terre et ses bêtes, le souffle du vent sur la lande sauvage, l’odeur du foin, ses rencontres secrètes et sensuelles avec Helga.
La nature tient ici la place d’un personnage à part entière. Les descriptions se mêlent à l’histoire du pays et font référence aux sagas qui hantent les mémoires. Bjarni a fait le choix de sa terre, de son élevage face à une vie citadine qui lui est étrangère. Cela l’incite à réfléchir aux liens que les hommes ont avec leurs ancêtres à une époque où la société tend à trouver le bonheur dans la consommation. Cet hymne à la vie bouleversant fait penser à Giono par la force des éléments, la nature sauvage et cette vie en apparence simple et heureuse. Une vie rude mais emplie de poésie et d’observation émerveillée de la nature qui l’entoure.
L’auteur, né en 1971, est titulaire d’un doctorat de littérature médiévale scandinave, son grand-père était lui-même éleveur de brebis et pêcheur dans le Nord-Ouest de l’islande. Il nous livre ici une étrange et belle confession qui nous trouble et nous enchante et qui se lit d’une traite. Une belle lecture pleine d’émotion et d’humour, un hymne à la vie, un petit bijou.
Retrouvez ce roman dans les médiathèques d'Antony
Mots-clés Roman, Islande, Prix des médiathèques d’Antony 2014