Actes Sud
2008 

C’est en lisant ces lignes de Laure Adler, que j’ai eu envie d’en savoir plus sur Simone Weil.

«Nous entendons tous les jours nos gouvernants nous dire que l’argent serait notre guide et que gagner plus nous rendrait heureux. Nous assistons, d’abord interloqués puis découragés, à cette montée d’un discours toujours plus dominant. Les riches deviennent de plus en plus riches, les pauvres de plus en plus pauvres. […] Elle, Simone Weil, c’est le contraire. Elle, c’est la franchise, la droiture, la lutte pour les plus pauvres, la recherche de la pureté.»

Nous avons des images toutes faites de Simone Weil, peu d’entre nous l’ont véritablement lue. Laure Adler nous en  parle d’une façon vivante. Elle commence par la fin, la mort de Simone Weil, en 1943 dans un hôpital de Londres. Elle s’est laissée mourir de faim. On peut dire aujourd’hui qu’elle était anorexique. Laure Adler renvoie au livre de Ginette Raimbault et Caroline Eliacheff : Les indomptables, figures de l’anorexie dont un des chapitres est consacré à Simone Weil.

Laure Adler remonte dans le temps, retrace le parcours de Simone Weil, ses études, ses premiers postes, son engagement auprès des ouvriers, en donnant des conférences, les ennuis que cela lui cause avec la hiérarchie de l’éducation nationale…Et puis il y a la guerre d’Espagne, elle y va. Il y a aussi sa volonté de comprendre la condition ouvrière, de travailler en usine. Elle quitte son poste de professeur. La débâcle est là et la drôle de guerre et l’évidence pour Simone Weil de résister, d’aller à Londres. C’est là qu’elle rédige un texte fondamental : Réflexions sur les causes de la liberté et de l’oppression sociale, texte à redécouvrir de toute urgence. D’une puissance de travail phénoménale, Simone Weil connaissait le grec, traduisait l’ « Iliade » d’Homère. Elle apprit aussi le sanskrit, poussée par son frère, André Weil, mathématicien de Génie, qui l’avait lui même appris. Voir aussi de Sylvie Weil,  Chez les Weil et aussi : Nicolas Bourbaki : histoire d'un génie des mathématiques qui n'a jamais existé de Amir D. Aczel

Dans un de ces cahiers Simone Weil note :

« Philosophie = réflexion sur les valeurs
La philosophie – recherche de la sagesse – est une vertu.
C’est un travail sur soi. Une transformation de l’être. »

Au delà de ce récit passionné de la vie de Simone Weil, Laure Adler nous invite à plonger dans la prose exigeante et rigoureuse de Simone Weil.

Retrouvez ce document dans les médiathèques d'Antony

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