Les mers perdues

Jacques Abeille et François Schuiten

Attila
2010

Un chef d'œuvre sauvé de l'oubli

Bienvenue au pays des mers perdues …

Le récit des mers perdues tient à la fois du récit d'aventures, du conte philosophique, du récit fantastique et du carnet de voyage. On peut citer l'influence de Julien Gracq et de Tolkien.

 Un dessinateur, une géologue et un écrivain sont rassemblés à la demande d'un étrange milliardaire qui ne se fait pas connaître pour tenir le journal d'une expédition dans un pays légendaire, celui des Mers perdues.

Quelle n'est pas la surprise des trois explorateurs quand la géologue découvre que les statues qui parsèment les villes découvertes n'ont pas été sculptées mais qu'elles ont été un jour vivantes et ont poussé directement de la terre...

L'interprétation de ce récit unique peut être multiple ; on peut sans aucun doute y voir une allégorie de l'histoire des rapports homme/nature passant d'une vénération à une exploitation sans borne.

Les fans de la littérature gracquienne y verront une méditation poétique pour des espaces abandonnés, où le regard humain est fasciné et amené à la rêverie.

On peut aussi y voir un récit fantastique ou de fantasy, puisque les trois aventuriers découvrent un peuple méconnu.

 Un livre indéfinissable…

Bande dessinée ? Sûrement trop réducteur ! Roman graphique ? Peut-être... Disons plutôt un fabuleux récit illustré par le dessinateur des Cités obscures, notamment. Et aussi un carnet de voyages...

  Les qualificatifs sont trop peu nombreux pour tenter de décrire ce magnifique objet ; signalons d'abord l'histoire de sa naissance, très originale.

Les jeunes éditions Attila, qui publient des "auteurs marginaux, pirates, maudits ou non traduits en français", mais surtout - ce qui nous intéresse plus ici - qui confient l’identité visuelle de leurs livres à de grands dessinateurs, décident un beau jour de faire redécouvrir Les Jardins statuaires un texte maudit de Jacques Abeille, auteur méconnu du grand public.

L’histoire d’une publication maudite…

Ce texte  a eu un destin pour le moins tragique ! Publié une première fois en 1982, ce fut un échec commercial retentissant. Le tapuscrit (texte dactylographié) fut égaré, brûlé au cours de l’incendie d’une maison d’édition...Légende noire d'un texte sans nul autre pareil… jusqu'à ce que les éditions Attila demandent à François Schuiten d'illustrer ce fameux roman.

A la lecture de ce dernier, Schuiten découvre d'étranges résonances avec son œuvre ; il part rencontrer Jacques Abeille à Bordeaux et le convainc de faire un travail à quatre mains : Jacques Abeille écrit un court récit original s'inspirant des Jardins Statuaires (qui font initialement 500 pages !) et Schuiten l'illustre.

Ainsi naissent Les mers perdues, presque trente ans après le roman culte.

Bien sûr, Attila fait aussi paraître en même temps Les jardins statuaires. ..

Une des grosses (re)découvertes de l'année...

Retrouvez ce roman dans les médiathèques d'Antony


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