Cerveau rose, cerveau bleu

Lise Eliot

Robert Laffont
2011

Lise Eliot, chercheuse en neurosciences à Chicago, a épluché toutes les études « faisant autorité » sur les différences entre filles et garçons : depuis les conditions expérimentales de ces études, jusqu’aux interprétations des résultats, puis encore d’autres études et d’autres résultats. Il pourrait en sortir un pavé particulièrement indigeste, de ces livres pleins de courbes, de renvois en bas de page, de sous-titres. Ce n’est pas le cas : nous avons là un livre clair, précis, non dénué de style, qui nous rend les neurosciences agréables.

 « Cerveau rose, cerveau bleu » démontre que certaines théories parlant des gènes expliquant que « les filles ne savent pas lire les cartes » ou bien « les garçons sont bagarreurs » ont fort peu de fondement scientifique .

Je cite :

 les différences neurologiques entre hommes et femmes sont moins importantes qu’entre hommes ou entre femmes. Elles le sont encore moins que celles constatées entre des groupes sociaux ou ethniques différents »

Enfin un livre accessible qui renvoie la prose de type « les gars de Mars & les filles de Vénus » dans les cordes !! Difficile de se retrouver dans des convictions plus ou moins sexistes et « sociologie de comptoir » de type « les filles préfèrent le rose et les garçons le bleu ».

Lise Eliot nous encourage à stimuler les enfants dès le plus jeune âge : le cerveau est d’une immense plasticité !! De plus, s’il faut encourager les filles dans les activités motrices, il ne faut pas oublier d’encourager les garçons dans les activités verbales.

« Il y a des différences fondamentales de comportement entre les sexes, mais il faut noter que ces différences augmentent avec l'âge parce que les préjugés sur l’intellect de nos enfants sont exagérés et intensifiés par notre culture sexuée. Les enfants n'héritent pas des différences intellectuelles. Ils les apprennent. Ils sont le résultat de ce que nous attendons d’un garçon ou d’une fille ».

Et nous effectuons un voyage dans le monde complexe de l’inné, de l’acquis, …et de la conformité sociale !

Vérifier les conditions expérimentales, revoir les interprétations : Lise Eliot nous rappelle aussi que la recherche scientifique est rigueur et que les idées reçues sont à prendre avec circonspection, sous réserve de vérification.

En , Catherine Vidal, directrice de recherche à l’Institut Pasteur, a écrit « Hommes, femmes, avons-nous le même cerveau ? » aux éditions du Pommier et elle sera le 5 avril à l’UP92 (Université Populaire d’Antony) pour une conférence à ce sujet : « Hommes et femmes, ont-ils le même cerveau ? Le point de vue d’une neurobiologiste ».

Retrouvez ce essai dans les médiathèques d'Antony


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