Zoom sur Shaun Tan

un auteur de BD pas comme les autres

Zoom

Un petit coup de projecteur sur un auteur australien d’origine asiatique : Shaun Tan.Ce jeune dessinateur/illustrateur m’avait enthousiasmée avec « Là où vont nos pères », une BD sans paroles, un livre muet illustré mais ô combien évocateur du migrant, de l’exil et de toutes les problématiques gravitant autour de ce grave sujet d’actualité. En 2008, il a reçu le très mérité Prix du Meilleur à Angoulême et je m’attendais à ce qu’il ait mieux encore, mais…rien ne vient ? Alors je vais essayer de vous inciter de mon mieux à le lire, le découvrir, le faire lire.

Il évoque cent et mille petites choses avec, oh, pas grand’ chose en apparence. Son dessin est comme une danse : cela doit avoir l’air facile, puis transporter le spectateur et il y a certainement eu une masse conséquente de travail pour arriver à ce résultat.
Enfant d’immigré, Shaun Tan est un auteur de et illustrateur australien, né en 1974 à Freemantle.
Son univers visuel, plus souvent appliqué à l'illustration qu'à la BD, fait la part belle à l'imaginaire et son apparition dans la société. L'ouvrage "Contes de la banlieue lointaine" en est un bon exemple qui touche directement le réalisme magique.
En 2011, il a reçu avec Andrew Ruheman l'Oscar du meilleur court-métrage d'animation pour The Lost Thing, adapté d'un de ses ouvrages. La même année, il reçoit le Prix commémoratif Astrid Lindgren. L’auteur a reçu le prix du meilleur artiste aux World Fantasy Awards en 2001, il travaille pour Pixar et Blue Sky.
  

L'arbre rouge

Qui ne s'est pas levé un jour, sans trop savoir quoi faire et en se sentant bizarre et seul dans un monde étranger ?couverture
Une plongée dans la tristesse qui peut parfois nous saisir face à un monde trop dur, une histoire autour de l’espoir.Au cours de la lecture, on a envie de consoler cette fillette, -notre enfant intérieur ?- et lui redonner espoir. Le monde alentours est bien difficile à comprendre, l’illustration avec ces collages et ces tons de terre dépeint un monde bizarre et sans réponse à nos questionnements existentiels. Prisonniers d’un monde incompréhensible ? Oui, mais une petite lueur joyeuse nous surprend et nous rassure. Cet est idéal quand on se sent un peu triste, fatigué d’être soi, quel que soit notre âge.
 

Là où vont nos pères

couvertureUn homme part, laissant derrière lui femme, enfant et misère. Il part avec l'espoir de trouver une vie meilleure dans un pays inconnu, de l'autre côté de l'océan. Il découvre une ville déconcertante, où absolument tout lui est étranger, du langage aux coutumes. Avec rien de plus qu'une valise et quelques billets, il cherche un endroit où vivre, et le moyen de gagner sa vie.
Pourquoi tant sont-ils conduits à tout laisser derrière eux pour partir vers un pays mystérieux, sans famille ni amis ? Chaque migrant a son histoire, sa raison de partir, décrite ici en des teintes qui, au premier abord, semblent ternes, de la terre et de la poussière semblent avoir été utilisées mais auxquelles le trait de l’auteur donne une force incroyable. Dans cette histoire sans parole, toutes les expressions des personnages prennent sens et comblent l’absence d’écrit. L’on ne peut que « rentrer » dans l’histoire, plonger dans l’émotion. Cette BD silencieuse est l’histoire de tout immigré, réfugié, exilé, un hommage à ceux qui ont fait le voyage.
 

Contes de la banlieue lointaine

Une satire sociale composée de quinze histoires étranges et merveilleuses qui se déroulent loin du centre-ville.
Et cette banlieue lointaine est riche en contes, un univers onirique que ne dédaignerait peut-être pas Stéphane Héaume. J’ai trouvé toutes les de ce recueil touchantes, entraînantes, consolantes d’un gris quotidien. Elles sont parfois très drôles, avec l’humour distant et faussement étonné des « Lettres Persanes », parfois fantastiques avec l’irruption de l’Etrange dans le réel quotidien – de L’Etrange et aussi de l’Etranger. L’illustration sert merveilleusement le récit, et - chic ! - pour une fois, l’auteur s’exprime autrement que par son dessin.

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