Sombre dimanche

Alice Zeniter

Albin Michel
2003

C’est une très belle histoire que nous raconte Alice Zeniter, 26 ans, lauréate du Prix du Livre Inter 2013. Un beau familial et historique qui démarre au cœur d’un décor à la fois pittoresque et grotesque.

Des années 40 à nos jours, une maison de bois perdue au milieu des rails de la gare de Nyugati à Budapest. C'est celle de la famille Mandy….

…celle que le grand père n'a jamais voulu céder aux forces de  la modernité. Chaque jour, les voyageurs dans les wagons jettent dans le jardin triangulaire leurs déchets et leurs trésors.

Tous les jours, le grand-père prend son râteau pour nettoyer ces déchets. Tous les 2 mai, il termine saoul sur l'herbe en répétant le refrain de la célèbre chanson hongroise, Sombre dimanche. Pourquoi cette chanson ? Pourquoi ce jour précis ?

Le petit fils Imre assiste à cette cérémonie tous les ans sans comprendre.

C'est à travers le destin d'Imre que nous découvrons les secrets de la famille sur trois générations.

 L'originalité du réside principalement dans le fait qu'il s'agit d'un récit d'hommes, sur trois générations, d'hommes faibles ayant perdu leurs femmes pour plusieurs raisons. Culpabilité, regrets, solitude : sentiments gris et noirs qui n'ont plus qu'à s'exprimer dans les belles chansons mélancoliques hongroises.

L'Histoire avance, la famille Mandy reste immobile sur les rails de leurs maison de bois et de leur existence.

La poésie vient justement de cette immobilité, de cette torpeur des esprits qui sent bon l'odeur surannée des grandes nations déclinantes d'autrefois.

La Hongrie, la perdante, sans mer ni montagne, dont les rêves s'étiolent lentement sur les rives du Danube. ..

  La ville de Budapest, ses ponts et ses collines, sert d'écrin à cette "sombre histoire".

Retrouvez ce roman dans les Médiathèques d'Antony.


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