Verticales
2014

Encore une fois, Maylis de Kérangal nous offre une bonne pioche de lecture !! Elle m’avait transportée au soleil marseillais avec Corniche Kennedy, puis dans ce pays étrange avec ce roman choral qu’était Naissance d’un pont, puis dans le Transsibérien avec Tangente vers l’Est. A chaque fois, sa parole puissante nous entraîne au cœur des personnages. Et c’est bien de cœur qu’il s’agit ici !

Simon est victime d’un grave accident au petit matin, après une séance de surf avec ses meilleurs amis. Tandis qu’il part dans les limbes, ses parents vont rencontrer Thomas, infirmier coordinateur. D’une main de maître, l’auteure dirige plusieurs partitions très différentes qui forment un tout homogène : la lamentation de Marianne et Sean les parents, les complaintes de la patiente Claire et de l’infirmière Cordélia, la voix claire et magnifique de Thomas, la brève psalmodie du chirurgien Harfang.

Ne pouvant énumérer tous les personnages que j’ai énormément appréciés, je vous confie ce roman : il va peut-être vous bouleverser, comme ceux qui l’ont déjà lu et m’en ont parlé, il va vous donner peut-être un œil différent sur le don d’organes. Certes, je partais avec un a priori, ce sujet me touchant de près, mais son traitement romanesque est remarquable : nous suivons tous les acteurs de cette course contre la montre, la caméra sur l’épaule, de quoi sont fait les héros du quotidien. Comme pour Les Trois Lumières, de Claire Keegan, j’ai ralenti mon rythme de lecture vers la fin, un livre que l’on quitte à regret, sans regret de l’avoir lu. « Encore une histoire !», disent les petits à l’heure du coucher. J’aurais bien lu un chapitre de plus.

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