La Science se Livre de cette année a un thème vaste : la science dans 20 ans, et à Antony, nous avons choisi : « La ville dans 20 ans ».
Alors ce samedi 30 janvier, nous étions nombreux pour rencontrer 2 brillantes conférencières et auteures sur un thème qui aurait pu être aride mais qui s’est révélé plein de possibilités : « Des écoquartiers aux villes intelligentes ».
Sarah Emmerich, après avoir travaillé pour la Ville de Paris dans le cadre du numérique en ville, a fondé Text Symbol, une société de communication orientée vers la smart city, elle conseille de nombreux élus, est l’auteure de « La Smart City en 10 questions » et nous en a exposé les intérêts et les enjeux.
Pascale d’Erm collabore à de nombreuses revues, elle dirige la collection « Nouvelles Utopies » chez Ulmer, a fondé le blog « Climathérapie » et l’association « Ecomamans », elle est l’auteure de « Ils l’ont fait et ça marche » et nous a exposé quelques-unes de ces solutions locales pour problèmes globaux, solutions que des collectivités territoriales ont mises en place avec succès.
Sarah Emmerich voit dans le numérique un outil multiple qui génère d’énormes attentes. Il faut se préparer à de nombreuses transformations dans notre quotidien et dans notre espace urbain. Une ville intelligente, ou smart city, utilise les outils numériques pour gérer et optimiser les services fournis aux habitants. Numérisant l’espace urbain, elle permet de voir ce qu’on ne voyait pas avant : les flux, les mouvements selon les différents moments de la journée. Des travaux lourds de câblage, d’adaptation de l’existant sont nécessaires. Sans compter l’augmentation de consommation d’énergie. Mais la ville intelligente permet d’autres économies, pour peu qu’une stratégie soit mise en place, qu’un système numérique robuste et évolutif puisse accueillir les modifications apportées par les utilisateurs. Cet investissement d’infrastructure donnera des outils pour améliorer le quotidien, pour rendre les services au moment nécessaire (éclairage urbain, circulation, réseaux d’eau, de transports, d’assainissement). Les datacenters ont besoin d’énergie mais fournissent de la chaleur qui peut être récupérée pour les habitants (chauffage collectif). Le numérique est un outil qui a déjà bouleversé plusieurs industries (disque, tourisme, transports) et les villes peuvent prendre ce virage en connaissance de cause.
Pascale d’Erm parie plutôt sur l’intelligence collective, les minorités actives –mairie, associations, collectivités locales- elle a eu envie d’aller voir les innovateurs, les « faiseurs », et en faisant un tour de France des innovations. Beaucoup de collectivités territoriales, avec un budget pas forcément pharaonique, ont pu prendre le temps de travailler avec la population et mettre en place des solutions locales. Certains besoins individuels et collectifs convergent et, ce faisant, maires, élus et équipes municipales ont travaillé, progressivement et avec pragmatisme pour une meilleure gestion des déchets ici (transformer la décharge en générateur d’énergie) ou bien mettre en place de multiples économies d’énergies là, certaines ont simplement commencé par construire un four à pain, mettant en marche une animation de village, créant du lien. En citant, parmi d’innombrables villes qui ont innové, l’exemple de la ville de Loos en Gohelle qui a fait sa transition énergétique en améliorant son attractivité, elle nous a réconciliés avec un futur intéressant et des villes agréables à vivre.
Café société à revoir en vidéo :
Mots-clés Café société, la science se livre