La bonne fortune de monsieur Ma

Qiu Xiaolong

La bonne fortune de monsieur Ma -- Zoom

Dans cette courte nouvelle, l’auteur de polars Qiu Xiaolong invite le lecteur à retourner au cœur de la pittoresque Cité de la poussière rouge de Shanghaï, où l’auteur avait déjà puisé son inspiration en 2008. Le lecteur se replongera avec bonheur et curiosité dans le quotidien de la Chine communiste de Mao.

Cité de la poussière rouge

La Cité de la poussière rouge est un quartier populaire de Shanghaï. Dans ses allées pittoresques (longtang) se trouvent de typiques maisons à un étage (shikumen) désormais habitées par plusieurs familles. Chaque soir, des habitants de la cité se retrouvent dehors pour des conversations animées mettant en scène leurs propres voisins.

Depuis le premier de Qiu Xiaolong consacré à ce quartier (Cité de la poussière rouge, paru chez Liana Levi en 2008), l’auteur délaisse le genre du pour nous raconter l'une de ces histoires survenues entre les années 1949 et 2005. Le lecteur se plonge ainsi intimement dans l'histoire contemporaine de la Chine, de la république populaire de Mao à l'économie de marché actuelle, en passant par la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne. Certaines de ces nouvelles avaient été publiées dans Le Monde durant l'été 2008.

Un libraire contre-révolutionnaire ?

Dans la nouvelle qui vient de paraître indépendamment du premier recueil sorti il y a trois ans, les habitants de la cité sont les témoins impuissants de l’arrestation du libraire Ma et de sa condamnation à la prison pour une durée de trente ans. La police lui reproche notamment de posséder un interdit, dont le nom nous est révélé par le titre original de la nouvelle de Qiu Xiaolong, Doctor Zhivago. Une citation de Mao est invoquée : “C'est une invention bien connue de conspirer contre le Parti avec des romans.”

En 1982, le Parti tient à corriger les erreurs du passé. Deng Xiaoping est le nouvel homme fort du régime. Ma est donc libéré et reprend sa place, auprès de sa femme, à la Cité de la poussière rouge. Un comité d’accueil l’invite à regarder vers l’avenir et non vers le passé. Ma demande alors un commerce d’herboriste. L’autorisation d’ouvrir ce magasin lui sera accordée, l’Etat accueillant désormais favorablement le développement des entreprises privées.
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