D’acier

Silvia Avallone

Liana Levi
2011

Ce réunit de façon très réussie deux qualités essentielles qui font les bons romans : la plongée au cœur de l’humain et la peinture d’un monde.

Le monde, dans d’Acier, c’est la cité ouvrière de Piombino, dans le Nord de l’Italie avec son aciérie, ses difficultés économiques, ses barres de HLM, ses ouvriers - les plus jeunes travaillant dur au point d’être complètement usés  à vingt ans - et les aînée, sans emploi, sans espoir, traînant leur ennui tout le jour durant dans ces tours en béton qui sera désormais leur seul horizon. La veine de ce est résolument sociale et très noire, bien que dénuée de misérabilisme.

Dans ce décor sinistre et contrastant avec lui, la mer et la plage, juste de l’autre côté de la route, où les jeunes de la cité se retrouvent pour se montrer, draguer et s’amuser. Parmi ces jeunes, il y a Francesca et Anna, deux adolescentes de 13 ans et amies de toujours. Ces nymphettes  illuminent tout de leur beauté insolente, de leur qui ose, de leur rêves d’avenir - présentatrice de télévision pour l’une, ministre pour l’autre.

D’acier va nous plonger, le temps d’un été, au cœur de cette cité ouvrière et nous y faire vivre ses drames avec, de la part de l’auteur, un vrai talent narratif et un souffle qui nous porte de la 1ère à la dernière page. On y retrouve un peu de l’énergie et du souffle narratif des Vivants et des morts de Gérard Mordillat.

Mais Silvia Avallone fait également preuve d’un grand talent dans la description de l’adolescence. Loin de réduire cette période à une simple crise, elle nous en montre l’éclat et décrit merveilleusement bien ce que l’adolescence peut avoir d’absolu, d’exaltant parce que tout y est encore permis - ne serait-ce qu’en rêve - parce qu’elle est aussi le temps de ces amitiés fusionnelles que l’on ne vivra plus jamais de façon aussi entière.

De là, se dégage la force de ce réaliste qui nous plonge à la fois dans la noirceur d’une société désenchantée et dans la lumière qu’irradient Francesca et Anna, le temps d’un été à Piombino. Un premier prometteur d’une jeune auteure italienne.

Retrouvez ce roman dans les médiathèques d'Antony


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  1. D'Acier

    Maxime Descartes
    Vendredi 25/05/2012 à 06:47

     D'Acier est un livre intéressant qui nous décrit comment vivait les italiens en 2001. Avec des descriptions approfondies, on remarque très vite les défauts de la société. On se retrouve dans un milieu très dur où règne la loi du plus fort. On retrouve un fait historique : l'attentat du 11 Septembre qui nous montre comment réagissaient les italiens face à cet évenement. La description du travail des employés dans l'usine Luccini est très complète et technique.
    Le titre fait référence à cette usine où travaillent certains des personnages et aussi, au fait, que les personnages sont parfois durs avec eux-même ou avec les autres.
    Le seul défaut réél de ce livre est la fin. Tout bascule en deux chapitres, trop rapidement , on ne sait pas ce que devienne certains personnages alors qu'on aimerait savoir et cette fin est trop "guimauve".