Otage

Elie Wiesel

Grasset
2010

New-York, 1975 : Shaltiel Feigenberg, juif américain et modeste conteur, est enlevé en plein jour à Brooklyn. Le Groupe palestinien d’action révolutionnaire revendique la prise d’otage. L’événement fait la Une des médias internationaux : c’est la première fois qu’une action terroriste de ce type se produit sur le sol américain.

Reclus dans une cave, les yeux bandés, livré à lui-même, Shaltiel songe qu’il y a eu méprise sur sa personne. Lui, le défenseur des Droits de l’homme, qui n’a jamais soutenu la politique répressive d’Israël, comment peut-il avoir été choisi comme otage par ces extrémistes ? Après la stupéfaction, face à la souffrance et à la mort omniprésente, Shaltiel va développer une stratégie de survie en se nourrissant de ses souvenirs qui lui permettent d’échapper par moments à cette attente terrible où l’imagination le tourmente encore plus violemment que les séances d’interrogatoire. Dans ce huit-clos où la notion du temps est évacuée, s’affrontent trois individus, chacun otage de sa propre conscience : le terroriste palestinien qui a vu sa famille massacrée sous ses propres yeux, l’italien idéaliste enfermé dans sa doctrine, Shaltiel qui a vécu dans ses livres sans bien prendre soin des personnes qui l’aimaient.

Un fort, écrit avec une grande sobriété. Une réflexion sur le fanatisme et l’enfermement qui va bien au-delà du fait divers. La dernière phrase du livre risque d’en choquer plus d’un. Elle est pourtant courageuse et porteuse d’une leçon de vie universelle : c’est souvent dans les épreuves ultimes que l’on se découvre soi-même et que l’on commence à vivre pleinement, dans la conscience de ce que est essentiel.

Elie Wiesel est né le 30 septembre 1928 à Sighet (Roumanie). Il n’a que quinze ans lorsqu’il est déporté à Auschwitz avec sa famille. Il y perd sa mère et sa petite sœur. Il est ensuite transféré à Buchenwald avec son père, qui meurt quelques jours après son arrivée. Libéré en avril 1945, il est pris en charge par l’Œuvre de Secours aux Enfants (OSE). La Nuit, récit poignant, publié en 1958 grâce à François Mauriac, inaugure une œuvre littéraire forte d’une quinzaine de romans et récits, de quarante livres publiés en tout, traduits dans plus d’une vingtaine de langues. Il a reçu de nombreux prix pour ses livres et son engagement humanitaire, dont le prix Médicis en 1968 pour Le Mendiant de Jérusalem, le prix du Livre Inter en 1980 pour Le Testament d’un poète juif assassiné. Le prix Nobel de la Paix lui est décerné en 1986. Il a publié dernièrement chez Grasset Le cas Sonderberg (2008) et Rashi (2010).

Retrouvez ce roman dans les médiathèques d'Antony


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