Le sel

Jean-Baptiste Del Amo

Gallimard
2010

Jean-Baptiste Del Amo avait déjà surpris la critique et les lecteurs avec  Une éducation libertine  paru en 2008. C’est un deuxième roman très réussi.

Le sel se déroule à Sète et commence le jour où Louise, la mère, doit réunir ses enfants pour un dîner familial. L’annonce de ce repas fait ressurgir en chacun les traces d’un passé douloureux, lié  à la violence et à la dureté de leur père Armand, désormais disparu. Nous sentons rapidement dans le roman le temps qui passe et le travail insidieux de la mémoire sur chacun des trois enfants. Nous revivons les moments partagés, mais aussi les peurs, les blessures les non-dits qui constituent leur histoire commune et dont chacun ressort marqué à jamais.

J’aime, dans ce roman, l’idée que l’on puisse rompre avec un certain déterminisme familial, même si ce désir est chargé d’illusion. Le personnage du plus jeune fils, Jonas est particulièrement saisissant et courageux ; lui sur lequel le père voulait à tout prix asseoir une domination, s’est fait un devoir d’y résister en affirmant son homosexualité.

Les acteurs du roman se débattent avec leurs angoisses en arpentant les rues de cette ville de marins. Car l’auteur le sait bien, le sel c’est le goût de la mer mais aussi la brûlure du sel dans la plaie ou la texture dont sont faites les larmes.

Dans un style superbe, Del Amo a vraiment réussi son pari :

 « je voulais parler de cette violence ordinaire qui régit la vie d’une famille ordinaire, de ce qui se transmet de génération en génération ».

Retrouvez ce roman dans les médiathèques d'Antony


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