Vents d'ouest
2008
Un petit coup de cœur pour commencer le mois de tous les saints (le mois prochain!) et de tous les défunts en tout genre, voici Les Funérailles de Luce aux éditions Vents d'Ouest.
Benoît Springer récidiviste après Les Trois ombres, autre bijou sur le même thème au reste, celui des âmes errantes…
Ici notre petite Luce, 6 ans, personnage très attachant, passe ses vacances avec son grand-père Roger, jardinier, vendeur de légumes au marché et accessoirement turfiste. Nous sommes en Charente-Maritime, notre Luce, curieuse de tout (Springer a dessiné une planche entière qui montre Luce observant une coccinelle se promenant sur un étal du marché !, magique et hors du temps !)… notre Luce passe donc des journées agréables en aidant son grand-père à ramasser les œufs frais des poules paisibles.
Mais, on le sait tous, les enfants innocents voient souvent ce que nous, adultes, avons cessé d’admettre de nos yeux brouillés par le matérialisme excessif de nos sociétés actuelles. Ainsi Luce croise de temps à autre (au marché, au jardin, etc.) un genre de personnage nu et tout noir tenant par la main une petite fille voilée qui tient sous le bras une boîte de Lu qu'elle remplie de cocottes en papier à chaque décès dans ce petit village charentais.
Les images sont magnifiques, les plans séquences admirablement pensés, le trait juste et les dialogues (ainsi que les silences) bien choisis. Le Noir-et-Blanc est magnifiquement tracé. C’est vraiment un hymne à la vie et à l'amour mais aussi à la vieillesse, la solitude.
À conseiller pour tous les âges.
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Les funérailles de Luce
Mardi 19/10/2010 à 20:07
Un grand merci pour cette découverte. On ne se lasse pas de feuilleter et rentrer dans chaque image. A tous ceux qui craindraient parce que "c'est en Noir et Blanc", parce que "c'est une BD", j'affirme que c'est très beau ! Que cela serait abimé, sordide, mièvre si c'était en couleurs ! C'est vrai que c'est un hymne à la vie, à la tendresse à travers de petits gestes ; la vie est courte, ne nous encombrons pas d'indifférence, de médisance, nous souffle l'auteur. La grande question métaphysique de la mort, c'est Luce qui nous la pose. Et elle la pose à la petite Luce que chacun a en soi.
J'aimerais bien connaître la technique employée, on m'a suggéré craie blanche et encre (grattée parfois ?)
Re: Les funérailles de Luce
Samedi 23/10/2010 à 11:35
moi aussi j'aime bien les BD en noir et blanc.
J'ai adoré BONE, le sénario m'a fait penser au superbe LEGENDES DE LA GARDE,
je ne sais pourquoi, ma soeur me dit que c'est très différent.C'est peut-ètre le style?
Si tu veut que je crée des articles pour ces series BD ou si tu les a lus, dis le moi, OK???
@+