Comme elle l’explique en fin d’ouvrage, Désirée Frappier a décidé d’écrire cette histoire suite aux réactions au « mariage pour tous » et pour célébrer la commémoration des 30 ans de la loi Veil qui dépénalisa l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

Alors jeune fille au moment de la loi, vivant dans une famille éclatée qui finira par imploser, elle nous fait revivre cette époque où les femmes ont lutté pour que le droit à l’avortement soit reconnu, qu’elles puissent décider quand elles auront un enfant, que ce moment ne soit pas subi et ternisse leur avenir. À travers l’histoire de sa mère, et de celle d’un ami lycéen, Désirée Frappier nous montre comment cela peut bouleverser la vie d’une femme, déstructurer une famille.

Avec émotion et sensibilité, et grâce au dessin précis d’Alain Frappier presque photographique, Alain et Désirée Frappier nous replonge dans ces années 70 qui virent cette lutte récompensée, mais qui continue à avoir des opposants. Du témoignage intime, l’ouvrage se mue en un documentaire plus fouillé, où la scénariste interviewe des acteurs de l’époque et du personnel médical d’aujourd’hui, changeant le rythme de la lecture, densifiant le propos.

Très complet sur la question, mais délaissant le témoignage intimiste pour prendre la forme d’un ouvrage militant, plus roboratif, cette première bande dessinée éditée par les éditions La ville brûle, est à placer entre les mains de notre jeunesse contemporaine.

 


 

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