Gwendal Le Bec, est passé par l’école Duperré de Paris, a reçu en 2011 la Pépite du meilleur album de Montreuil pour « Le Roi des Oiseaux »
Il partage un blog graphique consacré à l’actualité et a une approche politique de l’illustration. Cela est flagrant dans cet album, allégorie basse-courienne de l’intégrisme religieux et de la dictature.
Un jour un dindon rejoint la troupe de gallinacées qui grattent la terre. Il arbore deux plumes sur sa tête et exhorte tous les autres volatiles à sortir couverts. Au bout de quelque temps de prosélytisme il arrive à convaincre toute la basse-cour qui arbore alors des plumes à tel point que tout le monde oublie que l’on pouvait faire autrement. La mode s’empare de ce nouvel artifice et chacun y va de son originalité.
D’aucuns qui refusaient la règle se voient alors mis au pilori et la règle devient dictature. D’autres règles sont alors érigées, des cérémonies avec chant, sur la nourriture… jusqu’au jour où un autre emplumé décide que les plumes doivent se porter sous le cou. Et là commence ce qui ressemble fortement à une guerre de religion…
Le texte peut être bien sûr lu sans imaginer le référentiel que les adultes mettent en place immédiatement. C’est une réflexion sur la dictature et comment certaines règles idiotes peuvent subvenir.
L’auteur nous offre une chute à la hauteur du reste de son texte, un renard profitant de la mésentente se gave de quelques volatiles. Les survivants se retrouvant tous alors perchés sur le même arbre.
Illustrations à l’aquarelle quasiment monochromes rehaussées de noir. Peu de décors sauf si celui-ci est indispensable à l’histoire. La force du texte rendent les illustrations un peu anecdotiques, elles n’offrent pas de réel complément au texte, ni de contrepoint. Elles divertissent et aèrent plutôt le texte.
Retrouvez cet album dans les médiathèques d'AntonyMots-clés Album, Philosophie, Liberté de penser