Gaïa
2010
Jon Hallur Stephansson est né en 1959 en Islande. Il travaille comme animateur radio dans les années 1990, avant de commencer à écrire et à traduire. Il est notamment le traducteur islandais de Julio Cortazar et de J.K. Rowling
Après Brouillages (édité chez Gaïa en 2008), voici le second roman mettant en scène l’enquêteur Valdimar Eggertsson
L’incendiaire est un livre d’un très bon niveau et passionnant à plus d’un titre.
Seyoisfjödour, une toute petite bourgade rurale d’Islande.
Une commune mais aussi une communauté victime de drames depuis quelques mois. Baldur, le fils du pasteur, s’est suicidé, n’ayant pas supporté sa rupture avec la jolie Drifa.
Un malheur n’arrivant jamais seul, la maison du pasteur luthérien a été la proie des flammes quelques temps plus tard. Aujourd’hui, un an après ces évènements tragiques, en cette période d’hiver islandais glacial, c’est la maison de la famille Drifa qui se retrouve totalement détruite par les flammes.
Par chance, tous profitaient des congés de fin d’année aux Canaries. Smari, un policier local, constate non seulement les dégâts mais surtout observe que le feu ne s’est pas déclenché par hasard. Valdimar Eggertsson, déjà entrevu dans Brouillages, membre de la criminelle de Reykjavik, est dépêché sur ces lieux reculés afin de mener l’enquête, essayer d’établir des liens et, évidemment, de faire cesser les agissements du dangereux pyromane. Avant que quelque chose d’autre que des habitations ne soit réduit en cendres…
De son regard d’étranger, d’homme de la capitale, l’enquêteur va se faire un plaisir de passer la ville au peigne fin, malgré les averses de grêle et les tempêtes de neige qui ne facilitent pas le travail et isolent la région du reste de l’Islande. Smari, qui travaille à ces côtés, connaît le fjord comme sa poche et est doté d’une intime connaissance des habitants. Trop intime, peut-être ?
A peine le flic de la capitale arrivé, les choses vont encore se gâter : Alors que celui-ci est tout à ses investigations, il est témoin d’un nouvel incendie dans la nuit hivernale. Cette fois, c’est l’entreprise de parquet de Sveinbjörn, beau-frère de Smari, justement, et amant de Hugrun, la mère de Drifa, qui flambe S’agit t-il d’une vengeance, d’un règlement de compte, ou de pyromanie ?
Une belle écriture que celle de Stefansson. Très bien construit, mais aussi très bien écrit. C’est tout le talent de Stefansson de parvenir à nous faire compatir à la douleur toute en dignité de la femme du pasteur, à nous faire admettre les errements de Sveinbjörn et à nous attendrir sur la fragilité de Drifa.
Un bon livre tout à la fois limpide, précis et profond dans l’analyse des sentiments.
Retrouvez ce roman dans les médiathèques d'Antony
Mots-clés Policier, Islande