L'art du portrait en BD #3

Carmen Cru de Lelong

Cette fois, c'est au tour de Florent qui va nous parler d'une figure du troisième âge de la bande dessinée, Carmen Cru du regretté Jean-Marc Lelong.

Jean-Marc Lelong, né le 1er février 1949 à Tours, et mort le 24 février 2004 dans la même ville, est un dessinateur français de bande bessinée. C’est à partir de 1982 que le talent de Lelong explose auprès du grand public grâce au journal Fluide glacial, dont il devient vite un des piliers avec son héroïne du troisième âge Carmen Cru. Cette série, publiée régulièrement à partir de 1984, comporte sept albums, dont le dernier est édité en 2001. En 2004, l'éditeur retrouve dans les archives de Lelong des planches inédites qui permettent de constituer un huitième et dernier album paru en 2008.

Dans une ville moyenne de province inspirée de Tours, vit dans une maison enclavée entre quatre immeubles et cachée derrière de menaçantes barrières, une vieille femme du nom de Carmen Cru, qui profite de son vieil âge et de sa présumée sénilité.

"Vieille carne"

En premier lieu, nous pouvons évoquer que l’exagération est une figure de style centrale dans l’œuvre, si je puis dire, de par les traits physiques des personnages. De plus, on nous dresse ici le portrait surprenant et amusant de Carmen Cru, ou de madame Cru, comme il se plaît à l’appelée, notamment par un enfant du nom de Charles. Une femme âgée, égoïste et sans gêne, qui manifestement se fiche d’ailleurs considérablement de l’image qu’elle renvoie… Avec un caractère affirmé, auxquels les adjectifs de « vieille carne » ou « vieille bique » renvoient.

Caricature

En second lieu, nous pouvons surligner le style graphique, qu’on peut associer à celui de la caricature, car on montre et accentue volontairement les défauts des individus, comme des joues creusées, un nez conséquent, etc... Cela permet de renforcer un côté comique, humoristique, sur le personnage de Carmen Cru, et de tous les personnages dans leur généralité. Sur le plan technique, les illustrations sont faites de blanc et de noir, avec des détails à outrances pour insister sur certaines caractéristiques déjà bien marquées par le style des illustrations. De plus, on remarque que les ombres sont composées de petites hachures, ce qui permet de donner du volume, une texture aux éléments, comme un parapluie ou des vêtements détériorés.

Burlesque, ridicule, déroutant

En guise de conclusion, j’ai trouvé l’œuvre pour le moins intéressante, de par son style graphique auquel je n’étais pas habitué, et que je n’affectionne pas particulièrement, bien qu’il se prête au genre de la bande dessinée, qui accentue l’effet comique recherché. Quant au vocabulaire utilisé, qui reste d’ordre familier, à la limite du vulgaire, il renforce tout autant le côté burlesque, ridicule, déroutant, mais aussi extravaguant.

Florent B.

Images : © FLUIDE GLACIAL / Jean-Marc Lelong

Retrouvez les bandes dessinées de Carmen Cru dans les médiathèques d'Antony
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  1. Lien croisé

    Anonyme
    Mercredi 31/03/2021 à 15:52

    Site des médiathèques d'Antony : "Nous poursuivons notre exploration du portrait en bande dessinée avec la découverte du travail introspectif d'Alison Bechdel par ...jeudi 25 mars 2021 10:51L'art du portrait en BD #3"