Nous poursuivons notre exploration du portrait en bande dessinée avec la découverte du travail introspectif d'Alison Bechdel par A. H.

"Pendant les vacances de noël j’ai pu lire la BD Fun Home d’Alison Bechdel. Elle raconte l’histoire d’Alison, racontant sous de nombreux angles sa relation avec son père. De son enfance jusqu'à la mort de ce dernier quand elle avait 20 ans. Le titre Fun Home est l’abréviation de funeral home, le lieu de travail du père d’Alison.

L’autrice est une dessinatrice américaine qui a aujourd’hui 60 ans. Son livre, censé tracer la biographie de son père, est en réalité bien plus autobiographique. À travers les relations entretenues avec les membres de sa famille, elle évoque les différentes étapes par lesquelles elle est passée en grandissant. Le livre ne possède pas de couleurs, seulement des nuances de gris bleu. L’explication se trouve également dans les livres, dans un cours passage où Alison choisit d'abandonner la couleur.

Abondance de références littéraires

En ce qui concerne la narration, elle n’est jamais linéaire. Oscillant entre passé plus ou moins lointain. Il est parfois difficile de repérer à quel moment se déroule l’action que nous lisons. Les retours en arrière et les bons en avant sont présents en permanence, certaines scènes se rejouent plusieurs fois sous nos yeux, et les nouvelles informations apportées entre temps nous la font comprendre différemment. Le livre est également rempli de comparaison, dès les premières pages Alison raconte l’histoire du minotaure et du labyrinthe. Mais quand les cartouches retrace cette histoire mythologique, c’est toujours Alison et sa famille qui sont dessinées en dessous. Cette abondance de référence littéraire ou cinématographique (la vie est belle, Proust, …) montre bien les nombreuses connaissances littéraires et le goût pour ces dernières que lui a transmis son père. Mais ce n'est pas le seul lien entre les deux personnages qui est entretenue tout le long du livre. C’est également le cas de l’homosexualié du père et de la fille. Tout d'abord introduit au moment du coming out d’Alison puis abordé à de nombreuses reprises, comme si c’était un de leur plus grand point commun.

Un double portrait

Ce livre fait un double portrait, tout d’habord du père d’Alison, de sa vie, son homosexualité refoulé et de son gout pour le visuel, mais également celui de sa fille. Opposé de son père cherchant pendant toute son enfance à s'émanciper de son père mais se découvrant toujours des points communs avec lui. Selon les chapitres la relation entre les deux personnages peut être montrée comme conflictuel, difficile, mais également tendre à certain moment. Cette autobiographie semble être une étape de deuille suite à la mort de se perd peint sous tous les angles sur 350 pages. Les événement sont tous décrits précisément mais comme le dit l’auteur "désormais la narration n'était plus du tout fiable" "c’est pure hypothèse que je situe cet épisodes en décembre."

Mais on n'a jamais envie de s'arrêter

J’ai apprécié ce livre, malgré qu’il soit parfois très dur dans sa vision froide de la mort et des cadavres. Je l'ai trouvé très intéressant, j’ai parfois dû me renseigner un minimum pour saisir l’abondance de référence à la littérature anglaise. La narration non linéaire n’est également pas toujours facile à suivre. Mais on n’a jamais envie de s'arrêter, plus on avance plus on a l’impression de connaître les personnages et plus c’est dure de reposer le livre. On a envie de comprendre les personnages. Tous les éléments cités précédemment me font également apprécier le livre. La lecture de ce livre m'a donné envie de découvrir celui écrit pour sa mère C’est toi ma maman ?."

A. H.

Partagez