L’âge des miracles

Karen Thompson Walker

Presses de la Cité

J’ai lu avec intérêt ce et j’aurais besoin de vos avis : ce n’est pas QUE un pour ados avec juste une histoire d’ados.
 
On peut lire « L’âge des miracles » pour le très très bon rendu de l’atmosphère de cette période, aussi riche qu’incertaine mais aussi s’interroger sur ce futur pas simple. Ce serait donc une histoire d’ados qui sonne juste.
Mais que s’y passe-t-il donc pour susciter mon intérêt ?


La Terre ralentit : les jours s’allongent jusqu’à 26, 28, 30 heures et plus…Et ce « simple » fait va bouleverser toute vie sur Terre et plus particulièrement celle de la narratrice - Julia, 11 ans - qui va vivre cette transformation du monde comme le changement sans retour de ses repères enfantins.
Ce n’est pas tout à fait un «  pour ados » classique, il y a bien sûr une jeune fille un peu solitaire qui se débat dans un contexte familial malmené, avec des camarades de classe peu sympathiques, avec une jolie histoire d’amour.
C’est aussi un à l’atmosphère angoissante et froide –la froideur est accentuée par la « distance » que prend la narratrice qui décrit les faits 10 ans après. Julia est bien à l’âge des miracles car à 11 ans, on peut encore tout faire, tout devenir. Manifestement, l’auteure se souvient bien de cette période-là, mêlée d’ennui et d’espoir indicibles et parvient aisément à nous mettre dans la peau de son personnage.
Et Julia va grandir, changer. Nous sommes bien dans ce d’apprentissage.
C’est aussi un récit d’anticipation mais sans avalanche de détails: la narratrice n’est pas dans le jeu des explications et des décisions, c’est encore une enfant, supportant les décisions des adultes.
La révision technique du a été cependant bien faite et les lois de la physique ne sont pas trop malmenées, la nature environnante suit le postulat de base, à savoir le ralentissement terrestre. Et ce qui en découle, ce que l’on apprend par Julia, nous interroge sur notre faculté d’adaptation.
 
Diplômée de l’UCLA, Karen Thompson Walker a suivi un cursus sur l'écriture littéraire à l'université Columbia. Elle a bénéficié en 2011 de la bourse prestigieuse du Sirenland Fellowship et obtenu le prix de la fiction décerné par le magazine artistique new-yorkais Bomb. Ancienne éditrice chez Simon & Schuster, elle a écrit " L’Age des miracles ", son premier , le matin avant de partir travailler.
Certains se plaindront, certes, de cette mode de dystopies – récit d’un monde qui ne devient pas meilleur, le contraire d’une utopie !! - à l’usage des ados, d’avoir encore un qui pourra être adapté au cinéma, qui sent un peu le business, mais pour une fois, ne boudons pas notre plaisir : nous avons là encore un bon exemple des « raconteurs d’histoires » (les storytellers, en anglais dans le texte) anglo-saxons !!
Cerise sur le gâteau : un auteur citant ma nouvelle préférée du regretté Ray Bradbury ne pouvait que me plaire.

Retrouvez ce roman dans les médiathèques d'Antony

 

Mots-clés ,

Partagez