Quête des racines puisant dans le folklore chinois et techniques narratives empruntées à l'Occident caractérisent l'écrivain chinois Han Shaogong.
Racines au cœur des campagnes chinoises
Femme, femme, femme (1986), de Han Shaogong, n'est pas tant un hommage rendu aux femmes qu'un regard porté par un homme sur ses racines. Dans la Chine des années 80, le narrateur, Mao Ta, se remémore les dernières années de la vie de sa tante, Yao Bo. Sans descendance, celle-ci est d'abord accueillie sous le toit de son neveu, jusqu'à ce que le fardeau qu'elle constitue pour la famille soit trop lourd à porter. Elle est alors envoyée dans son pays natal pour y passer ses derniers jours. Ces campagnes chinoises empreintes de superstitions et de folklore l'avaient pourtant rejetée étant jeune de peur que sa stérilité n'attirât le malheur sur son village. Le voyage du narrateur qui se rend aux funérailles de sa tante lui apportera aussi son lot de révélations perturbantes sur les véritables origines de sa famille, constituée d'anciens propriétaires terriens. L'histoire se conclut sur un tremblement de terre dont la cause semble intriquée avec la mort de la vieille tante.
Techniques narratives
L'œuvre de Han Shaogong s'inspire des croyances et traditions chinoises, ce qui en fait bien un membre représentatif de l'école de "la quête des racines", tout en employant des techniques de narration plus occidentales. Le récit de Femme, femme, femme est ainsi déstructuré, entremêle les époques, multiplie les souvenirs. L'auteur est par ailleurs un admirateur de Kafka, de Gabriel García Márquez, et de Milan Kundera, dont il a traduit l'Insoutenable Légèreté de l'être.
Retrouvez ce roman dans les médiathèques d'Antony
Mots-clés Chine, Roman