La Boîte à bulles
2009

Pour celui ou celle qui n’a jamais entrepris une traversée du désert, je vous conseille Caravane de Zentner (scénario) et Olivié (dessin). C’est une bédé parue en 2003 en noir et blanc (édit. Frémok) mais je préfère de loin la version colorisée par Svart (redit. 2009).

C’est l’histoire d’un homme qui… traverse le désert, et au rythme des pas de chameaux, des bivouacs, des veillés, il en apprend plus sur sa vie et sur celle d’une caravane.

Qu’on ne se trompe pas, ce livre se mérite (comme le désert du reste) : il faut se laisser porter par la rêverie, tranquillement, sans trop réfléchir ; laisser son esprit vagabonder, sans trop se concentrer ; laisser agir sa sensibilité, sans trop se poser de questions. En somme, c’est un livre poétique, presque envoûtant sous les étoiles du désert, on chemine entre sables et dunes, entre ombres vertes et lumières blanches, entre vent et pluie (j’ai appris dans ce livre qu’il pleut aussi dans le désert !), entre rêve et réveil, entre le feu des campements et l'eau des oasis et franchement, on se laisse très vite emporter par l'atmosphère aérienne (saharienne ?) de cette caravane.

Le graphisme du dessin est pourtant très simple, presque en ligne claire. Et comme dans le désert sans fin où toutes les dunes se ressemblent les unes aux autres, ici on trouve aussi la même construction : toujours trois planches dont une qui couvre la page entière. Et c’est le texte très minimaliste qui rythme le récit. Parfois il n’y a aucun texte, c’est le…désert, parfois le texte répond à la beauté du paysage, à la beauté des chameaux et des hommes recouverts de leur chèche (ce fameux turban pour se protéger de tout, vent, sable, froid) et dessinés toujours pareil. On peut aussi ouvrir au hasard et ne lire qu’une histoire. Histoire ? En fait, il ne se passe rien, il n’y a pas de scénario, pas d’intrigue, pas d’histoire à part les réflexions tout en profondeur du narrateur qui questionne guides, touaregs et chameliers…

L’homme est ignorant, dit un chamelier, il veut toujours aller au loin.
Le cœur par contre, est sage : il n’ambitionne que de battre

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