Il n’est guère dans mes habitudes d’encenser un musicien qualifié de « prodige », trop souvent remarqué pour sa technique sans faille et son physique avantageux !
Camille Berthollet, du haut de ses 17 ans, avec sa belle chevelure rousse, sa silhouette de mannequin, fait exception à la règle.
Pourquoi ? Parce qu’elle est bien plus qu’une artiste prodige
Camille vie la musique en symbiose totale avec son violon
C’est en regardant « les victoires de la musique classique 2016 » que je l’ai découverte.
Elle interprétait le thème du film « La liste de Schindler ». Son violon s’est mis à chanter, d’un son grave et d’une incroyable densité, faisant vibrer tout l’espace. L’émotion pure sans affect.
Surprise par une telle maturité, je me suis précipitée sur son premier album et l’ai écouté une bonne dizaine de fois avant de consentir à le rendre à mes collègues de l’espace Musique et Cinéma.
Tout l’album m’a enthousiasmé. Son énergie et sa joie à interpréter Vivaldi, Piazzolla ou Brahms sont contagieuses. Son espièglerie, son amusement visible à jouer The entertainer de Scott Joplin ou Sarasate aussi… Un programme de morceaux très connus mais que l’on a plaisir à réentendre.
Mais qui est-elle ? D’où vient-elle ?
« Sa fée Clochette, c’est Julie, sa sœur, un an et demi de plus qu’elle. Trop « vieille » pour participer à Prodiges mais sacré moteur de toute cette aventure. « Si Julie, n’avait pas réclamé de faire du violon… à l’âge de deux ans, la suite aurait-elle été la même ? Papa, ancien ingénieur, devenu professeur dans un lycée technique, et maman, prof d’éducation physique, avaient beau aimer la musique classique, ils ont été un peu estomaqués.
Va pour le violon ! Camille voit donc sa sœur s’amuser à… jouer et, à son tour, à quatre ans, décide de se mettre au violoncelle. Précocité incroyable, qui se double d’une précocité scolaire – Julie a deux ans d’avance – et d’une enfance condamnée à l’excellence, quoique le terme « condamnée » soit impropre, tant on ressent chez ces deux-là le plaisir, la joie de l’effort dépassé. Maman, en plus de son nouveau job de bibliothécaire, devient leur assistante attitrée.
D’Annecy où ils vivent, il faut les conduire chez tel prof, les inscrire chez tel autre plus performant, les confier à tel internat international de musique, les réconforter avant les concours ou les concerts, de New York à Moscou. Le tout en veillant à ce qu’elles suivent leurs cours de maths, d’histoire… par correspondance. Six heures minimum d’instrument par jour, autant de violon que de violoncelle pour Camille, et toujours plus de moments forts à jouer à deux. » (Extrait d’un article de Gala du 25 décembre 2015)
Le style de Camille
Et voilà donc l’une des composantes essentielles du style de Camille Berthollet : ce son profond du violon qui sonne comme un violoncelle ! Et la biographie nous éclaire sur ce plaisir à jouer qui anime la jeune femme et s’entend dans chaque note qu’elle interprète.
Et le bémol ? Vous l’attendez certainement. Un bon critique se doit de trouver des points faibles à améliorer. Et bien non, je n’en ai pas trouvés. Tout simplement parce que je ne les ai pas cherchés.
J’entends déjà les collègues de la section Musique et Cinéma se plaindre : on va être obligé d’en acheter un deuxième exemplaire après un article pareil !
Extrait des Quatre saisons de Vivaldi :
Oblivion d’Astor Piazzolla :
Retrouvez cet album dans les médiathèques d'Antony
Lien croisé
Jeudi 28/04/2016 à 14:05
Site des médiathèques d'Antony : "z-vous jamais pensé à vous glisser dans la peau d'un chien d'aveugle ? Que peut-il bien penser et ressentir ? Quelles sont les...mercredi 6 avril 2016 15:41Camille Berthollet [1er album]"