Yanick Lahens vit et écrit à Haïti.
Son œuvre est indissociable de son île natale.
Nous vous proposons de découvrir son récit-témoignage écrit après le tremblement de terre de janvier 2010 et son roman, La couleur de l’aube écrit deux ans plus tôt dans une langue très poétique.
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Biographie de Yanick LahensFailles
Ici nous sommes pris dans le drame du 12 janvier 2010, la terre tremble, la demeure de l’auteure se fissure, la stupeur des voisins se lit sur les visages. Yanick Lahens, sans aucun excès de montée dramatique dans le ton et le choix des mots, nous mêle sur le terrain à ces moments uniques où l’instant d’après, la vie reprend son cours, l’entraide immédiate s’organise.
En dépit de la douleur qui s’immisce partout autour d’elle, elle fait le constat implacable des multiples failles d’un pays ravagé, qu’elle aime et qu’elle défend avec force et lucidité.
Authenticité du propos et puissance du style sont la marque de ce court et remarquable récit. A redécouvrir.
La couleur de l’aube
Une écriture poétique puissante, un véritable cri de désespoir dans l'apocalypse haïtienne.
Trois femmes, un homme. Une mère, deux sœurs. Un fils/frère.
A l'aube, les trois femmes découvrent que le cadet, Fignolé, musicien et révolutionnaire, a disparu. Commence alors la chronique d'une mort annoncée. Ou plutôt un long monologue croisé où les deux sœurs, Angélique et Joyeuse, vont crier leur amour, leur haine et leur souffrance...alors que la mère n'est que silence et prière.
Angélique, l'infirmière dite résignée, fille mère, mais dont l'âme brûle. Joyeuse, la cadette libérée, étudiante et vendeuse, amoureuse, croqueuse d'homme. La mère dans les brumes silencieuses des incantations vaudoues et des prières pentecôtistes.
Chacune, de son côté, mutiques entre elles, vont chercher à comprendre dans la jungle de Port-au-Prince. Elle ne se comprennent pas forcément, s'ignorent. Mais un chose les rassemble : l'amour du disparu.
Yanick Lahens nous livre une véritable chœur antique ; une chœur de femmes, face à la mort et au destin, montrent leurs larmes mais aussi leur force, leur lutte.
A la fois un beau poème épique et une tragédie antique.
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Mots-clés Haïti, roman