A la découverte de Marianne Fredriksson



La est à l’honneur cette année puisqu’elle était l’invitée du salon du livre qui vient de se terminer. On parle beaucoup du nordique. Il existe également des littératures du Nord car en fait, il n’y a pas une littérature scandinave mais des littératures déclinées selon les pays. Je vais vous parler d’une auteure suédoise que j’affectionne particulièrement : Marianne Fredriksson

Journaliste et rédactrice en chef de renom pour plusieurs journaux et magazines, Marianne Fredriksson (1927-2007) a vécu à Roslagen et Stockholm, ses livres sont pour la plupart des best-sellers qui sont traduits dans une vingtaine de langues. Ses premiers livres sont empreints de religiosité (basés sur des histoires bibliques), l'amitié a une place prépondérante dans son œuvre puisque d'après elle, "l'amitié sera plus importante que l'amour dans le futur".

Le premier livre de Marianne Fredriksson que j’ai lu c’est : Hanna et ses filles, paru chez Ramsay en 1999.

Ramsay
1999

La narratrice Anna est journaliste. Sa mère Johanna est dans une maison de retraite. Elle ne se souvient plus de son passé. Par contre Anna, elle, s’interroge sur le destin de sa grand-mère Hannah. Cette dernière est née en 1871 et elle est morte en 1964. Avant la première guerre mondiale, la Suède était très pauvre et les conditions de vie très rudes. Hanna représente cette période où les femmes ne maîtrisaient pas leur destin. Il n’y avait pas de contraception.  

En revisitant la vie d’Hanna, Anna revient sur son propre passé. Quand un instituteur a vu le potentiel d’Anna, il a insisté pour qu’elle fasse des études. Hanna, la grand-mère a dit à quoi bon puisque c’est une fille, cela ne servira à rien.

Anna, c’est aussi le portrait d’une femme forte. Dans la littérature nordique, il y a beaucoup de femmes fortes et aussi des hommes fragiles. Ainsi dans Les chaussures italiennes de Mankel,  le narrateur n’est pas spécialement un super héros, bien au contraire. D’autres femmes fortes se retrouvent aussi chez Herbjorg Wassmo.

A travers Anna, l’auteure s’interroge sur le modèle suédois. Anna et sa génération ont construit la société égalitaire, ont eu la retraite, l’eau chaude, une salle de bains… Elles ont élevé une génération d’hommes et de femmes déçus, mal équipés pour affronter la mort et le chagrin.

C’est tout l’intérêt de ce livre. A travers les portraits de ces trois femmes, nous voyons toute l’histoire de la Suède : le passage d’un monde paysan au monde industriel, la naissance de la Suède moderne, l’idéal d’une société juste et égalitaire. C’est d’ailleurs ce modèle là qui est largement critiqué actuellement dans les romans policiers nordiques.

Retrouvez Marianne Fredriksson dans les médiathèques d'Antony


Mots-clés , ,

Partagez