Afin de vous faire découvrir l’œuvre de Brigitte Giraud avant la rencontre du 13 avril, nous vous proposons chaque semaine de découvrir l’un de ses romans sur le glob….
Depuis La chambre des parents publié en 1997, Brigitte Giraud nous livre une œuvre profondément sensible et pudique, placée sous le signe de l’intime. Elle a reçu le Prix Goncourt de la nouvelle en 2007 pour L’amour est très surestimé.
Ses romans mettent souvent en scène des adolescents : une enfant née en Algérie qui découvre le formatage de l’école dans J’apprends, une jeune fille au pair dans Une année étrangère soupçonnant un malaise dans sa famille d’accueil.
Au fil des titres, des voix racontent également l’amour qui prend fin (L’amour est très surestimé) ou le deuil de l’être aimé (A présent), sous la forme de monologues. L’écriture rythmée, où chaque mot est pesé, sonne comme une petite musique qui va au plus près de l’émotion...
Si vous ne connaissez pas encore ses romans, commencez donc par J’apprends….
Dans J'apprends, elle se plonge dans ses souvenirs d'enfance lorsqu'elle a découvert l'école ; elle y a appris plein de choses (des poèmes, des règles de grammaire, des formules mathématiques), mais elle a aussi compris que cet univers clos sur lui-même ne correspondait pas à ce qu'elle vit dans sa famille au lendemain de la guerre d'Algérie. Car elle est née en Algérie ; dans la rue, on parle des arabes, des harkis mais pas à l'école.
A la maison, le silence règne sur le passé de la famille. Il y a uniquement de vieux albums de photos jaunis sur lequel on ne dit rien....
Brigitte Giraud alterne dans de courts paragraphes les moments passés à l'école et les scènes de famille ou de rue qui paraissent deux univers bien séparés ne communiquant pas entre eux. Entre apprendre et comprendre, il y a deux mondes infranchissables ...
Apprendre avec bonheur un monde cohérent et bien ordonné ; on sent le bonheur qu'éprouve la petite fille de tout maîtriser. Mais on sent que c'est aussi un formatage, un apprentissage par cœur.
Et...ne pas comprendre ce qui se passe chez soi, sa propre histoire, sa propre origine.
On retrouve ici toute la pudeur de Brigitte Giraud qui dans des phrases très courtes, très rythmées, fait passer beaucoup d'émotion sans être jamais misérabiliste. Les paragraphes sonnent comme un petite musique de l’âme, tellement c'est simple et vrai...
Ce court roman a le mérite de mettre l'accent sur l'absence de l'Histoire des immigrés à l'école. Sujet d'actualité....Comment concilier l'école et la vie ? C'est toute la question du livre...
Retrouvez ses romans dans les Médiathèques d'Antony.
Mots-clés Roman, France
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Vendredi 15/03/2013 à 15:28
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