Café société, Mai 2016
Une fin de saison sous les feux de l’actualité

Vincent de Gaulejac et Fabienne Hanique, deux spécialistes du travail, sociologues cliniciens et professeur à l’Université Paris 7 Denis Diderot, nous ont honorés de leurs présences à la médiathèque Anne Fontaine ce samedi 14 mai 2016.

Avec leur dernier ouvrage « Le capitalisme paradoxant, un système qui rend fou » paru en 2015 au Seuil, les auteurs font mouche.

Le titre, accrocheur, part d’un constat. Les gens sont soumis à une société paradoxale.

Qui n’a jamais entendu, lu ou prononcé peut-être ces paroles,

« Ici il n’y a pas de problème, il n’y a que des solutions ! »
« Je suis libre de travailler 24h/24h ».

On ne comprend plus rien de ce qui se passe et tous ces paradoxes peuvent nous rendre fou.

Notamment au travail. Pourquoi le travail ne fait plus sens dans notre société hypermoderne ?

Tout d’abord, les auteurs nous expliquent qu’il y a eu un renversement. Le système s’est inversé.

Nous sommes passés du capitalisme industriel à la financiarisation de l’économie.

L’économie devient un capital. Ces capitaux sont placés sur des marchés financiers.

Et l’organisation du travail doit répondre à remplir l’objectif de rentabilité financière, d’où des tensions entre des logiques de production et des logiques financières.

De même, les mutations technologiques ont certes permises la communication et la circulation d’informations, mais cette révolution numérique nous donne une illusion de liberté, car paradoxalement, elle nous rend dépendant et a favorisé la création d’outils de gestion qui peuvent être aussi perçus comme des outils de surveillance.

Enfin, la révolution managériale des années 80, élaborée par de grands cabinets de consultants, prône une nouvelle gestion des ressources humaines.

« Faire plus et mieux ».

L’organisation par projets, la culture du résultat, le management par l’excellence, le management à distance. Ces nouvelles pratiques managériales tendent vers plus de performance et d’excellence. Ce nouveau discours montre que « bien travailler ne suffit plus». Cela oblige le salarié à se dépasser en permanence.

Seule la rentabilité compte. Les transformations dans l’organisation du travail, que les salariés doivent appliquer, peuvent alors être source de souffrances.

Sans plus attendre, je vous invite à découvrir la vidéo de cette rencontre animée par « Rencontres et débats autrement », et à compléter cette interview par la lecture du livre très éclairant de Vincent de Gaulejac et Fabienne Hanique.

Des témoignages de salariés ponctuent l’ouvrage et rendent compte du réel de la situation. Des solutions pour changer le système sont également proposées dans le dernier chapitre.

Vidéo réalisée par Rencontres et débats autrement sur la rencontre à la médiathèque Anne Fontaine à Antony le 14/05/16 :



Autre vidéo youtube de présentation du livre par Vincent de Gaulejac :




Mots-clés Café société, Travail, Sociologie