Entre deux bouquins de la rentrée littéraire, je me repose en relisant quelques bandes dessinées qui m'ont marqué, que j'avais chroniquées il ya quelques années pour le comité de lecture auquel je participe. Après Amer béton, je continue par un manga d'horreur délectable et graphiquement somptueux Panorama de l'enfer d'un des maître de l'horreur à la japonaise. N'ayez pas peur et laissez-vous prendre par cette lecture pour public averti.
Un peintre obsédé et fasciné par la couleur et l’odeur du sang nous raconte la genèse de ses plus belles toiles. Peintes de son propre sang, inspirées par la guillotine, le cimetière et le crématorium se trouvant à côté de chez lui, elles évoquent de manière angoissante l’horreur absolue, représentations parfaites des enfers sur terre.
Comme tous créateurs, son histoire personnelle a particulièrement influencé son œuvre. Il nous raconte donc l’histoire de sa famille, de sa naissance, le 6 août 1945, quand le roi des enfers est apparu, l’ignoble champignon d’Hiroshima ; alors que ses parents se trouvaient en Mandchourie.
C’est une véritable descente aux enfers que nous propose le roi de l’horreur Hideshi Hino. Angoissant et à la limite du malsain, cet album possède une qualité esthétique puissante qui dérange et fascine en même temps. La couleur du sang étant noire dans l’album, tout à-plat de noir se confond au sang, nous renvoie immanquablement à ce fluide. Une plongée dans l’horreur et dans Hisoshima, le grand traumatisme de la société japonaise.
Cette chronique est bien antérieure à la catastrophe que vivent actuellement les japonais.
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