Un avant goût de la rentrée littéraire 2012

Rendez-vous les samedis 29 septembre et 6 octobre pour nos deux cafés Rentrée littéraire

Premier épisode :

Après trois semaine de jachère où je n’ai pas lu de romans, la faim se réveille. J’ai de nouveau envie de lectures romanesques. Cela tombe bien, c’est la rentrée littéraire. Chez une amie, j’avais vu les coups de cœur de Paris-Match, le Lionel Duroy me tentait :

« L’hiver des hommes ».
Marc, l’auteur-narrateur, retourne en Bosnie en 2010 pour tenter de comprendre le point de vue des Serbes. Pour avoir eu l’occasion de séjourner en Serbie et de côtoyer des Serbes, ce sujet me tentait. J’ai eu un vrai coup de cœur pour ce livre. Je n’avais jamais lu cet auteur qui dans un de ces derniers opus, se livrait plutôt à de l’autofiction : « Chagrin » pour ne pas le nommer. Là, nous sommes plutôt dans le avec juste en filigrane quelques incursions dans la vie privée de l’auteur qui vient de se séparer d’Hélène après vingt ans de vie commune.

Autres romans dont on dit beaucoup de bien dans la presse littéraire: le dernier Olivier Adam et le Jérôme Ferrari. Je les ai lus tous les deux et je ne partage pas l’avis de la critique.

Prenons d’abord « Les lisières » d’Olivier Adam. De lui, j’avais beaucoup aimé « Un cœur régulier » tant pour le style que pour le sujet. Une sœur enquêtait sur la mort de son frère et pour cela suivait ses traces jusqu’au Japon. Pays qui fascine Olivier Adam et avec lequel il a un rapport privilégié. (Voir aussi Kyoto limited express)

Au début de ma lecture des Lisières, je retrouve l’Olivier Adam que j’aime avec une analyse fouillée des sentiments. Le narrateur vit séparé de sa femme et a ses enfants en garde alternée. Il ne comprend pas ce qui lui arrive.

Cependant un malaise s’installe en moi au fur et à mesure de ma lecture. Le style change ainsi que la focale. L’accent est mis sur la et sa périphérie. Est-ce le changement d’éditeur, j’ai l’impression d’avoir entre les mains un produit formaté pour un prix, un « goncourable » en quelque sorte. Toutefois, malgré cette baisse d’intérêt et l’abandon de lecture qui me guette, je continue et termine le livre, prise par ce style incantatoire. Non, ce  n’est pas  le plus grand d’Olivier Adam (dixit Le monde des livres du 24 août 2012). C’est un en phase avec l’époque, on verra si mon sentiment se vérifie, mais surveillez les listes des livres sélectionnés pour les prix …


Olivier Adam, aux « lisières » de Paris par FranceInfo

Passons à « Le sermon sur la chute de Rome » de Jérôme Ferrari. Alors là c’est simple, j’ai détesté. Et pourtant j’avais eu là encore un coup de cœur pour un de ses livres précédents : « Un dieu, un animal ». Rien à dire sur l’écriture, elle est somptueuse. Le thème pourquoi pas : Matthieu et Libero abandonnent leurs études de philosophie et reprennent un bar en Corse. Matthieu vit dans son monde et ne voit pas que tout va se fissurer. Ce qui m’a déplu dans ce , c’est le nihilisme de l’auteur. Je ne partage pas sa vision pessimiste du monde et forcément cela a entravé ma lecture.

Une autre lecture revigorante celle-là, « L’embellie » d’Audur Ava Olafsdottir. D’elle, j’avais lu et moyennement apprécié « Rosa candida » paru en 2010. Le titre qui paraît cette année est antérieur. La narratrice se sépare de son mari et doit garder un enfant de quatre ans, sourd. Elle part en plein hiver sur les routes islandaises et se découvre elle-même au fil de ses pérégrinations. J’ai aimé le portrait de cette femme qui est parfois déjantée, mais cela nous change de ces narratrices tragiques vivant des séparations en se tordant de douleur sur leur lit telle l’héroïne du dernier livre de Marianne Rubinstein, « Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel ». 


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