Oliver VII

Antal Szerb

Viviane Hamy
2011

L’Alturie est un petit royaume bien mal en point : le vin et la sardine, ses principales richesses, n’arriveront pas à le sortir de la banqueroute annoncée. Le gouvernement fait donc appel au richissime investisseur Coltor pour se tirer de ce mauvais pas.

Pendant ce temps, le roi Oliver VII n’a pas, mais alors pas du tout envie de rester aux commandes de son pays.

Des portes qui claquent, de drôles de gangsters, un roi qui veut jouer le rôle du mauvais garçon, des effets de manchette, nous sommes dans ces royaumes d’opérette entre la Ruritanie et la Syldavie.

Ce de la rentrée littéraire -riche en histoires tristes- vous mettra de bonne humeur. Les personnages sont sympathiques, le roi est –fait rarissime- un gars qui réfléchit, qui pense à sa fonction et aux conséquences. On finit par aimer cette ville de Venise d’un autre temps, un « avant » qui était beaucoup moins triste que maintenant. On aime déjà l’Alturie, petit royaume imaginaire où tout pourrait arriver. Une histoire d’une apparente légèreté, remarquablement écrite, un petit peu de douceur dans un monde de brutes, cela m’a rappelé RR Tolkien s’évadant vers les Terres du Milieu pour fuir les tranchées de 1914. Szerb a choisi un monde qui ressemble à l’ancien Empire austro-hongrois, le temps de la Grande Hongrie, un ironique pour s’évader d’un triste quotidien.

L’auteur, né en 1901, a été un des grands gentilshommes de lettres hongrois. Oliver VII est son dernier , écrit en 1942 alors qu’il se savait poursuivi pour ses origines juives par la Gestapo. Il est mort au camp de Balf en 1945.

Retrouvez ce roman dans les médiathèques d'Antony


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