Anna est pressée, stressée, plus rien ne va. Mais est-ce que ça allait bien avant ? Se rendant au chevet de la jeune Garance, « son bébé », la fille de Serge - le grand réalisateur dont elle fut la discrète compagne - mille souvenirs lui reviennent en tête. Comment pourra-t’elle se retrouver vivante et entière au milieu de ces forts caractères qui exigent tout d’elle et ne donnent rien en retour ? A force de se débattre dans un arbre généalogique complexe, trouvera-t‘elle la liberté ?

J’apprécie depuis longtemps les textes de Karine Reysset que j’ai découverts lors d’un comité « Petits Editeurs » (des bibliothécaires partagent leurs lectures de romans de petites maisons d’édition pour la plupart peu connues du grand public) avec « L’inattendue », ce beau roman sur la maternité, je suis attentivement ses interrogations sur la famille, la filiation, le bonheur d’être parent ou pas…D’une plume délicate, elle nous expose des histoires de famille peu banales où pourtant tout le monde pourrait se retrouver.

Effectivement, Anna, très tôt abandonnée par sa mère, manque de confiance en elle. Jamais à sa place, pense-t-elle avec l’acuité des écorchés vifs. Elle est agaçante, Anna mais aussi attachante et réaliste avec ses incertitudes.

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Karine Reysset a voulu cette fois explorer l’idée d’être une mère de substitution. La mère - comme le père - est-ce celle qui donne la vie ou l’amour ? On retrouve l’interrogation de Marcel Pagnol dans sa trilogie marseillaise ! Mais d’une plume d’une précision sobre, elle parvient à nous transmettre les émotions qui traversent cette famille en crise.

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