Jeanne Benameur, une femme libre

Rencontre à la Médiathèque Anne Fontaine le mardi 20 mars à 20h

Benameur, Jeanne de son prénom ? Vous connaissez ? Et pourtant elle a fait parler d’elle à la rentrée en publiant chez Actes sud, « Les insurrections singulières », l’histoire au combien contemporaine d’une usine délocalisée et de la réaction d’un de ses ouvriers. Voilà ça vous dit quelque chose maintenant. Vous vous êtes reconnus dans ce narrateur qui décide de changer de vie à quarante ans.

Et bien figurez-vous que la médiathèque Anne Fontaine d’Antony va recevoir Jeanne Benameur le mardi 20 mars 2012.

Actes Sud
2011

C’est une drôle d’histoire. Pour la deuxième année, les médiathèques d’Antony établissent un partenariat avec les collèges et lycées de la ville en leur proposant de découvrir un auteur à travers ses livres pour ensuite le rencontrer.

Mais qui est Jeanne Benameur ?

Jeanne Benameur est née dans un petit village algérien d'un père arabe et d'une mère italienne. Ces deux langues ont donc bercé son enfance. Elle est restée en Algérie jusqu'à l'âge de cinq ans et demi et a enseigné pendant vingt ans. Elle a intégré dans sa pratique l’animation d’ateliers d’écriture. Elle a publié son premier texte en 1989.Elle continue les ateliers d’écriture auprès de publics très divers.

Jeanne Benameur est une femme vivante et libre : « Tant qu’on vit, on ouvre des portes » (Entretiens de Jean-Baptiste Coursaud, éditions Thierry Magnier, 2005 p.11).

Jeanne Benameur ou la passion des mots.

« le langage (…) c’est la seul résistance possible, la seule façon de continuer à être libres » (opus cité p.15).

Voici comment les éditions Thierry Magnier présentent Jeanne Benameur :

« Pour Jeanne Benameur, née du métissage de l’Italie et de la Tunisie, depuis toujours le livre a été une porte ouverte sur le monde. Il était donc naturel qu’un jour elle se mette à écrire. Aujourd’hui c’est avec la lecture et l’écriture qu’elle continue son chemin »

Connue pour ses romans destinés à la , Jeanne Benameur est aussi poète. Les éditions Bruno Doucey éditent cette année un très beau recueil de poésies : « Notre nom est une île ». A la fin de ce livre, il y a un texte de Jeanne intitulé : « L’exil  le lien » dont voici quelques extraits :

« Le mot agit. (…) Tout ma vie je suis allée à cette source-là. Et que j’écrive des romans, des articles, du théâtre, c’est toujours avec le poème, le mot dans sa force première, que je travaille. » (p.53)
« Comment penser qu’un mot peut changer une vie ?
Il faut imaginer »(p.56)

Jeanne Benameur ou la relation à l’autre

 

Dans le Glob
Laver les ombres

Dans ses romans, la relation à l’autre est au fondement même de la narration. L’autre sert de révélateur. Dans le « Présent », c’est le dessin d’une de ses élèves qui déclenche chez le professeur de lettres, la décision de lire un livre à ses élèves pendant le cours. Par cet acte, inédit, il met en route une toute autre relation à ses élèves. Dans « Les mains libres », c’est le livre qui va servir de médiateur dans la relation qui se tisse entre Mme Lure et Vargas.

Imaginer…

Doucey éditions
2011

On retrouve ce leitmotiv dans « Présent  », qui se déroule dans un collège le jour du conseil de classe des troisièmes. Un professeur décide de lire un texte à ses élèves, il ne les a pas prévenus. Il lit : « Les élèves imaginent. La clef qui ouvre toutes les portes est là. Et c’est le professeur qui la leur tend aujourd’hui ». (Gallimard, folio, p.87)

Pour Jeanne Benameur, imaginer est fondamental : « Il est beaucoup plus facile d’imposer lois et décrets iniques à des êtres à qui on a retiré la faculté d’imaginer » (Notre nom est une île p.56)

Et pour finir ….

« Parce que j’ai compris, de tout mon être, que l’alphabet est la seule et paradoxale chance qui m’était donnée pour faire lien avec les autres, tous les autres, dans le silence tissé par les mots justes, j’écris. » (Notre nom est une île p. 58)
Retrouvez les romans de Jeanne Benameur dans les médiathèques d'Antony

 


Portrait de Jeanne Benameur "J." par Centredulivre
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