
Au départ et dés la fin des années 60, la soul « protocolaire », en droite ligne des églises noires américaines, se trouve abâtardie et dépouillée de ses oripeaux religieux. Des artistes comme Eddie Bo, Sly Stone, et bien sûr l'immense James Brown, vont de fil en aiguille s’éloigner des canons en vigueur pour élaborer une soul 2.0. Le rythme devient plus dansant, moins linéaire, y apparaissent des contre-temps et des « breaks », des passages souvent instrumentaux qu’on pourrait rapprocher des refrains. Les instruments à cordes alors pléthoriques dans la soul ont tendance à disparaître. Les batteurs et bassistes rivalisent de virtuosité pour propulser les morceaux dans un autre univers tandis que l'innocence naïve des textes soul est gommée au profit d'un champ lyrical plus noir, manière de rappeler les difficultés de la communauté noire aux Etats Unis. Ou d'évoquer, comme Fela Kuti, les gabegies des dictatures Africaines en place.
Les années 70 voient éclore un véritable âge d’or de la funk, et une flopée de musiciens va s’engager sur les traces de ce nouveau style musical pour y graver des morceaux de bravoures. Jusqu’aux cadors du métier, comme Miles Davis sur l'album « On the Corner », qui prennent eux aussi le train en marche. Nombre de formations de l'époque vont en écrire les plus belles pages ; qu’elles soient de longue durée, à l’instar des Meters de la Nouvelle Orléans, ou de simples météores, comme les centaines de groupes ayant parfois gravé moins d’une dizaine de morceaux avant de disparaître corps et âmes.
Dans les années 80, la Funk ne survit que grâce à une poignée de clubs et d'émissions radio spécialisées. Car l'époque est au rock, à la variété FM, et à de nouvelles musiques de danse telles que la house ou la techno. La Funk se ringardise, mais une poignée de musiciens, essentiellement Britanniques, commence à proposer une relecture du genre. C'est l'arrivée d'un style, l'Acid Jazz, empruntant énormément à la funk vintage. Les Brand New Heavies, Jamiroquai, Incognito, Brooklyn Funk Essentials, installent le son funky sur les rails de la modernité. Les musiciens du rap vont eux aussi se pencher sur ces sons de la vieille école et ainsi conférer une hype parfois démesurée envers de vieux albums oubliés. Les collectionneurs se feront ainsi une joie de spéculer suivant la rareté et l’intérêt musical des œuvres.
La vivacité de la funk contemporaine s'exprime désormais à travers différente tendances. De Bruno Mars, qui ne s’interdit pas les passerelles avec la pop ; aux chanteuses à voix comme Amy Winehouse ou Sharon Jones. De plus modestes formations apportent elles aussi leur pierre à l’édifice, citons pêle-mêle les Psychic Mirrors ou The Budos Band, ayant toutes deux plusieurs albums à leur actif.
Pour vous donner une bonne vision globale de toutes les chapelles qui composent la funk, la médiathèque Anne Fontaine vous propose cette sélection de CD, disponibles dans notre espace Musique et Cinéma. De nombreuses autres références sont disponibles dans notre section Soul/Funk, qu’il s’agisse d’albums d’époque ou de compilations offrant un panorama du genre.








Mots-clés funk, Album, soul
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Mardi 18/12/2018 à 14:29
Site des médiathèques d'Antony : ">Pour acquérir un peu d'autonomie, pour grandir, il faut souvent se montrer têtu et même ridicule. Qui n'a jamais eu l'air stupide...jeudi 27 septembre 2018 08:00Généalogie de la FunkDe"