Après une année quelque peu chaotique, voici le retour (théorique) du beau temps et de la chaleur, et de ma traditionnelle « saison estivale ». Peut-on parler de tradition pour un 7^e numéro ? Je ne vais pas déroger cette année et vous présenter mes coups de cœur. Accrochez-vous, ces derniers mois ont été remplis de belles surprises !

 

 

Commençons par deux auteures dont je vous ai déjà parlé l’an dernier. L’hiver de la sorcière vient conclure la trilogie de Catherine Arden, et ça a été un vrai plaisir de retrouver sa belle plume et cette ambiance de conte slave. Un roman plein de feu et de glace à la hauteur des précédents.

 

 

Martha Wells poursuit son Journal d’un AssaSynth avec un 5^e tome. Suite directe des courts récits précédents, Effet de réseau est un véritable roman à l’intrigue bien plus complexe. Habitué aux ennuis, AssaSynth pourrait cette fois vraiment y laisser la peau s’il ne comprend pas très vite les enjeux.

 

 

Andrea Cort est enquêtrice judiciaire et l’héroïne complexe, torturée et très entière d’Adam-Troy Castro. De nouvelles en roman, le recueil Émissaires des morts nous entraîne à sa suite sur les planètes où ses compétences sont requises. Un mélange réussi de polar, de space-opera et d’ironie assorti de réflexions sur la nature humaine qui ne déparent pas le récit, au contraire.

 

 

Pour rester dans l’espace et les IA, voici Nous sommes Bob, une trilogie humaniste et déjantée par Dennis E. Taylor. Sur Terre, Bob, jeune entrepreneur dynamique, signe un contrat autorisant la numérisation de son esprit après son décès. Sorti de l’agence, il traverse la rue et… se fait écraser par un chauffard. À son « réveil », rien n’est comme on pourrait l’imaginer… Partir dans les étoiles semble la meilleure option.

 

 

Gabriel, lui, embarque sur la péniche des saltimbanques qui navigue sur les canaux de l’immense plaine du Mitan, le long desquels fleurissent les héliographes, signes de l’avancée de la technologie moderne. Les canaux du Mitan d’Alex Nikolavitch est un roman magique et entraînant, qui a titillé ma curiosité jusqu'au bout par son incroyable mélange de de références et ses personnages très vivants.

 

 

Pour son premier essai en fantasy, Ann Leckie frappe assez fort, et avec l’originalité dont elle a fait preuve en science-fiction avec ses Chroniques du Radch. La Tour du Freux reprend les canons du genre tout en les accommodant à sa façon, à commencer par un parti pris dans la narration assez déstabilisant au début. Par la suite, c’est autre chose qui vous déstabilisera !

 

 

Amateurs de batailles et de menaces millénaires, vous serez servis avec Les dieux sauvages de Lionel Davoust (4 tomes parus, un 5^e annoncé). Mérianne, la Messagère du Ciel, doit unir les royaumes pour contrer l’invasion des hordes monstrueuses du dieu Aska. Et avant tout convaincre qu’elle est bien l’Élue de Wer, dieu tutélaire de la Rhovelle, dont le culte entérine la soumission des femmes et les rabaisse au rang de quasi-choses…

Le scénario du Prieuré de l’Oranger reprend la même idée de monde mis en miettes par un sombre ennemi, mais Samantha Shannon propose une solution bien différente, en introduisant d’originales idées autour de fruits particuliers. La pomme en fait partie, bien sûr…

 

 

Clément Bouhélier convoque toutes les races féériques pour peupler son récit. La cité d’Olangar vibre toute entière du bruit des mécaniques et des usines, pendant qu’à son sommet les politiques truandent et que la rue s’inquiète des raids orcs dans l’ouest. C’est dans ce marigot que débarque l’humaine Évyna, à la recherche d’explications sur la mort de son frère. Pour commencer, elle sort de prison Torgend, seigneur de guerre elfe banni par les siens. Mélanger à ce point fantasy, steampunk avec un brin de western, et décorer le tout de revendications sociales, fallait oser ! (2 romans en 3 volumes : Bans et barricades, Une cité en flammes)

 

Pour finir, voici quelques romans à l’action moins turbulente mais pas en reste niveau émotion. Je ne suis pas fan des histoires d’amour, mais là, je fais une exception. Et je ne vous dirai pas pour lequel, devinez !

 

David Bry explore les traumatismes de l’enfance dans un court roman à l’atmosphère fantastique : Hugo revient dans son village natal après le décès de ses parents, qu’il n’a plus vus depuis longtemps. Vingt ans plus tôt, il était parti avec ses amis explorer la forêt proche, à la recherche de la mystérieuse Princesse au visage de nuit. Les adultes l’ont retrouvé seul et amnésique. (La princesse au visage de nuit)

 

 

Au Texas, un homme erre de ville en ville, fuyant son passé. Sur son chemin, une femme pâle aux bottes rouges, puis Annabelle et son fils. Trouvera-t-il le chemin de la rédemption ? Dans la vallée du soleil (Andy Davidson) est un roman sombre et dense, un désert torride mais glacial, repoussant et fascinant à la fois.

 

 

Savez-vous comment sont nées les sirènes ? Yetu, leur historienne, va vous le raconter. Encore jeune adolescente, c’est elle qui conserve la mémoire de son peuple. Basé sur des faits réels, Les abysses de Rivers Solomon est un roman profond (sans jeu de mots), lent et posé, mais aussi inexorable, comme peuvent l’être les courants sous-marins.

 

 

Dans un tout autre genre de beauté, Madeline Miller a choisi de conter la mythologie grecque, et deux figures en particulier. Sa plume poétique révèle la vie de Circé, la magicienne rencontrée par Ulysse dans l’Odyssée (Circé). Elle se fait la voix de Patrocle pour évoquer l’ami d’enfance, le guerrier invincible, le héros magnifié par Homère, le divin Achille (Le chant d’Achille).

 

       

 





 

Bon été !


Françoise R
Mots-clés Fantasy, Science-Fiction, Fantastique, Roman