Amis lecteurs, ne vous fiez pas toujours à la quatrième de couverture !
En lisant celle-ci, je n’ai pas eu particulièrement envie de lire ce roman.
Quand il a reçu le prix Goncourt des lycéens, ma curiosité en éveil, j’ai voulu percer le mystère de cet engouement.
Comment une histoire sur une jeune femme, qui, à l’aube du XIIIe siècle, avait décidé de se faire emmurer dans une cellule attenante au château familial pour se consacrer à Dieu, avait-elle pu passionner à ce point ses lecteurs ?
Un beau portrait de femme
Dès les premières pages, j’ai été séduite par la description du château et de ses environs qui m’a fait penser au « château d’Argol » de Julien Gracq. Une écriture belle, fluide, à la fois poétique et dynamique, qui vous emporte immédiatement dans l’univers qu’elle décrit. Et puis apparaît Esclarmonde, belle jeune fille de 15 ans que son père veut marier à un seigneur brutal et guerrier qu’elle déteste. Une fille révoltée qui, le jour de ses noces, non seulement refuse de dire « oui » mais se tranche l’oreille pour montrer sa détermination et faire respecter son souhait de se consacrer à Dieu. Là, je commence à comprendre comment le sujet a pu plaire aux lycéens. Mais comment l’auteure a-t-elle fait pour tenir leur attention en haleine, après qu’Esclarmonde fut emmurée ?
De multiples rebondissements….
L’héroïne ne fera pas vœux de silence et sera autorisée à communiquer avec l’extérieur. Ses sages paroles qui ne jugent jamais et poussent ceux qui l’approchent à lui confier leurs secrets lui feront acquérir une notoriété telle qu’elle sera bientôt considérée comme une sainte.
Et voilà que cette Sainte va mettre au monde un enfant dans sa cellule : prodige ou blasphème, on peut à cette époque passer si vite du statut de sainte à celui de sorcière.
Que va-t-il advenir d’Esclarmonde ? Et de son père, le seigneur des lieux dont, pour une raison inconnue, sa fille exige qu’il parte avec une armée combattre en terre Sainte ?
A travers ses rêves ou plutôt ses cauchemars, nous vivrons cette terrible expédition.
…dans un roman de chevalerie
C’est un vrai roman de chevalerie, où nous allons de surprise en rebondissement, où le tumulte, les bruits, les conflits, les guerres, la sensualité sont aussi présents que les moments de recueillement, de silence et de contemplation.
Un roman qui évoque merveilleusement, avec verve et simplicité, les mœurs et coutumes, les superstitions et croyances médiévales non sans correspondances avec notre temps… hélas !
Une réflexion sur le statut des femmes et leurs révoltes, le mensonge et ses conséquences, l’équilibre fragile entre sainteté et hérésie, les abus du pouvoir mais aussi la possibilité pour chaque être humain d’évoluer et de se détourner du chemin que la famille ou les puissants avaient tracé à leur place.
Un grand coup de cœur dont j’aimerais recevoir quelques échos de ceux qui le liront ou l’on déjà lu.
Retrouvez ce roman dans les médiathèques d'Antony
Mots-clés Rentrée littérature 2011, Prix du roman 2012
Mardi 10/04/2012 à 12:37
Un dépaysement totale, des personnages sincères, une héroïne charismatique et hors-du commun...
Tout dans ce roman se mêle et imprègne le récit d'une énergie nouvelle.
Le livre est boulversant, fort, éclairé.
En bref...Lisez-le !
Du domaine des murmures
Vendredi 25/05/2012 à 06:51
En nous plongeant dans le Moyen-Age, l'auteur nous fait découvrir le quotidien des fidèles.On découvre les organisations des pélerinages ainsi que leur voyage à Jérusalem à travers une vision sanglante. On pourrait penser que l'histoire de la jeune femme emmurée vivante s'arrêterait là mais non, on voit son quotidien dans sa cellule, le quotidien de son ancienne vie raconté par ses amis de dehors. Avec une histoire touchante, on découvre un Moyen-Age impitoyable.