Bonne pioche ! Après le grand prix du roman de l’Académie française pour Retour à Killybegs, voici le prix littéraire le plus attendu, le Goncourt, attribué à Alexis Jenni pour son premier roman, L’Art français de la guerre. Les deux livres qui m’ont le plus marqué cet automne sont récompensés.
Vingt ans de guerre
À travers la trajectoire de Victorien Salagnon, jeune maquisard en 1943, puis apprenti soldat en Indochine, et finalement para expérimenté en Algérie, Alexis Jenni explore vingt ans de guerre française. Du statut de héros d’une France de nouveau libre, ces soldats, en continuant de se battre cette fois pour l’Empire colonial français , deviennent à la fin des événements d’Algérie, des salauds honnis de tous.
C’est cette transformation que Jenni nous raconte, en suivant la trajectoire de Salagnon, militaire souvent en retrait, plus à sa peinture qu’aux fracas des armes.
Un roman total sur la France
Ce roman total est avant tout un roman sur la France, sur notre société contemporaine structurée par ces années de guerre coloniale. Un texte qui nous parle d’identité, de transmission et qui demande à ce qu’on réécrive le roman national.
Flamboyance du récit
Un roman ambitieux, foisonnant, au propos politique, porté par une écriture riche et flamboyante. Les images qui parsèment le texte, comme les personnages et la construction du récit contribuent à envouter et à interroger le lecteur. Un premier roman époustouflant ! Un roman qui mérite pour sa maîtrise et son propos d’être récompensé.
Retrouvez ce roman dans les médiathèques d'Antony
Mots-clés France, Rentrée littéraire 2011