Actes Sud
2010
SELECTION DU PRIX DU ROMAN D'ANTONY 2011
Une femme, malade. Un artiste un peu fou, des dessins brulés. Deux dockers, l’amitié. Le docker, l’amour peut-être. Un enfant triste (bleu ?), la confiance. Une peinture, la bible, le déluge. L’apprentissage, de soi, de l’autre. Peindre, aimer. Vivre, revivre? La peur, la fin…
De cette palette multicolore, Henry Bauchau réalise encore une fois une œuvre poignante de vérité et d’humanité. Bauchau ne raconte pas des histoires, il raconte notre histoire. Bauchau ne dit pas la vie, il fait sentir la vie qui coule dans une toile. De la création, il propose de montrer le combat, la force et le courage. Il nous parle aussi du talent que chacun d’entre nous, même confrontés à nos peurs, peut avoir.
Ce psychanalyste, artiste et romancier, ne soigne pas seulement avec des mots, il soigne avec des émotions, des images, le supplément d’âme que nous portons tous en nous. Dans un style simple et élégant, Bauchau n’offre pas une identification simple avec les héros, il permet de prendre du recul. Il nous laisse le temps d’écrire notre histoire. Lire, c’est aussi s’écrire.
Comme dans l’Artiste au travail d’Albert Camus ou dans le film Pollock de Ed Harris, Henry Bauchau évoque aussi la difficulté d’être un artiste, d’assumer son don, d’avoir envie de le brûler, de se détruire. Il parle aussi de l’acte de création, de la folie, du doute. Mais créer, c’est croire que tout peut recommencer, que le déluge pourra éteindre le feu qui brûle.
Bien sûr, dans un coin de la toile, se cache l’amour. Celui que l’on ne voit pas de prime abord. Celui que l’on voudrait tous connaître. Mais l’art n’est-il pas avant tout une grande histoire d’amour.
En somme, lire Henry Bauchau nous invite à vivre, à créer, à aimer… Tenté?
Retrouvez ce roman dans les médiathèques d'AntonyMots-clés Roman, Belgique, Prix du Roman 2011
Déluge
Jeudi 07/04/2011 à 13:17
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec votre article.
En effet, le roman de Bauchau est une ode à la vie, et à l'art mais je trouve qu' il raconte toute cette histoire de façon un petit peu trop merveilleuse et attendue.
L'histoire alterne trop vite des moments de création et de souffrance morale parfois, difficilement supportable et forte en émotion à des scènes de bonheur total, de réussite artistique et d'amour idyllique.
De plus certaines descriptions durant la création du tableau final, le déluge, sont légerement trop longues, avoir chaque détails de la moindre partie peinte du tableau n'est pas forcément utile et stoppe un peu le fil de l'histoire.
Cependant, les personnages comme Florence sont très attachants et l'on est heureux de la voir guérir au fil des pages.