Et oui Bob Dylan, la légende du folk, s’est vu décerner le prix Nobel de littérature le 13 octobre 2016 « pour avoir créé dans le cadre de la grande tradition de la musique américaine de nouveaux modes d’expression poétique ».
C’est la première fois qu’un musicien reçoit ce prix. Le choix d’un auteur compositeur a surpris les milieux culturels. Tout comme pour les usagers de la bibliothèque que j’ai sondés, il en a que cela irrite, d’autres que cela réjouit.
On ne peut pas nier la recherche poétique chez Dylan. Lui-même a souvent déclaré se sentir davantage poète que chanteur. Cette nobélisation poussera peut-être certains à une relecture plus littéraire de ses chansons inspirées par le style de Rimbaud, Hugo et d’autres poètes de la beat génération comme Allen Ginsberg.
Dylan n’a jamais manifesté un grand enthousiasme pour les honneurs et a annoncé que, pris par des engagements antérieurs, il n’irait pas chercher son prix lors de la cérémonie du 10 décembre à Stockholm.
Cela ne l’empêche pas d’avoir de nombreux admirateurs dont beaucoup à Minneapolis, sa ville natale, où il a vécu 19 ans.
Justement, Minneapolis, j’y étais il y a quelques semaines ! Je marchais dans le downtown (centre-ville) quand je suis tombée nez à nez avec Bob Dylan. Il était sur un mur, éblouissant, impressionnant. Il mesurait 18 m de haut et occupait 46 m de large sur la façade d’un building art déco du centre-ville. Vous l’aurez sans doute compris, il s’agit d’une fresque qui m’a laissée sans voix et sur laquelle j’ai eu envie de me renseigner.
Intitulée "The Times They Are A-Changin'" (Les temps sont en train de changer) comme la célèbre chanson de Dylan sortie en 1964, la fresque représente trois portraits de Bob Dylan à différentes périodes de sa vie. Les temps changent, les visages changent. Peints avec la précision de photos en noir et blanc, on le voit tout d’abord jeune chanteur au début de sa carrière, puis au mitan de sa vie et enfin tel qu’on le connait aujourd’hui avec son éternel chapeau blanc.
Ce travail de titan a été accompli en 2015 en moins de deux semaines par l’artiste brésilien Eduardo Kobra et son équipe de 5 artistes dont deux Minnesotans. L’art de Kobra est internationalement reconnu, il prend ses racines dans les personnages et les évènements historiques ayant une portée culturelle dans l’endroit où il exécute son projet.
Comme souvent avec le peintre Kobra, ces splendides œuvres en noir et blanc sont recouvertes de formes multicolores et kaléidoscopiques qui accrochent le regard à des mètres de distance.
Pour donner forme à Bob, les artistes ont travaillé treize heures par jour avec un système de quadrillage et de grues élévatrices. Dès le premier jour, le contour des visages en noir et blanc était tracé. Ensuite arrive la couleur avec peinture au pistolet. 10 jours après, la fresque était terminée.
Pourquoi ne pas espérer qu’à l’avenir, chaque Nobel de littérature vienne s’installer sur un mur. Quel bon début pour donner envie de découvrir une œuvre que d’en inscrire quelques phrases à côté d’un portrait géant de son auteur !
Mots-clés Prix Nobel de littérature, Bob Dylan, USA, Minneapolis, Kobra, fresque
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Mardi 20/12/2016 à 15:42
Site des médiathèques d'Antony : "Pour célébrer les 50 ans de jumelage d'Antony avec Reinickendorf, la ville a proposé de nombreuses animations sur Berlin.La média...vendredi 2 décembre 2016 18:06Bob Dylan fait le murEt oui "