« Vegan, carnivores, quel régime alimentaire pour demain ? »

Retour sur le débat dans le cadre du cycle « L’assiette »

Pour réfléchir à ce sujet, la médiathèque a accueilli deux personnes aux positions antagonistes :

Martin Page, écrivain devenu vegan et auteur de « Les animaux ne sont pas comestibles » et Jocelyne Porcher, sociologue à l’Inra et auteur de « Encore carnivores demain ? ».

 

Le débat s’annonçait riche et contradictoire.

Martin page nous a expliqué ce qu’était le veganisme pour lui (car il existe beaucoup de courants différents au sein du mouvement) :

-un mode de vie qui exclut la consommation de tout produit issu des animaux ou de leur exploitation.

-un mouvement politique fondé sur une idéologie : l’antispécisme qui refuse la notion d’espèce et considère que l’homme et l’animal ont droit au même traitement. Il définit les principes moraux qui guident nos rapports aux animaux. Les vegans militent pour la fin de l’élevage, de la chasse et des animaux de compagnie.


 

Cependant, s’ils trouvent un animal abandonné ou en souffrance, ils le recueilleront et s’en occuperont avec un grand respect, des refuges sont créés par les vegans comme par exemple Groin, Groin.

 

De son côté, Jocelyne Porcher parle d’expérience. Elle a été un temps éleveuse de brebis (pour la production de lait et de fromages) avant de vivre un gros choc culturel en devenant salariée dans la filière industrielle de production porcine.

Elle insiste sur la différence de nature fondamentale qui réside entre l’élevage, fruit d’un processus millénaire de travail et d’échange avec les animaux, et les systèmes industriels, qui consacrent une logique purement utilitariste et comptable du rapport aux animaux.

 

Les deux intervenants sont tombés d’accord uniquement sur le fait qu’il faut mettre fin à la production intensive qui crée une grande souffrance pour les animaux et une souffrance morale pour les hommes chargés de ce travail. Ils ont aussi semble-t-il les mêmes idées sur le fait que la substitution des produits animaux par des produits de l’agriculture cellulaire comme la viande in-vitro n’est pas la solution.

 

Martin Page souhaitant qu’aucun animal ne soit tué préconise un processus de stérilisation. Pour le reste du rapport avec l’animal (tonte de la laine etc…) la réponse se trouve d’après lui auprès des éthologues, capables d’interpréter le langage et le comportement animal.

 

Pour Madame Porcher, les vegans sont des utopistes urbains qui jouent le jeu des capitalistes puisque les industriels qui se lancent dans l’agriculture cellulaire ne sont non pas dans la compassion envers les animaux mais dans le business.

 

D’après elle la solution serait plutôt d’arrêter la consommation de produits industriels pour favoriser le bio et le local. Atteindre en France comme le préconise Terra Nova (LE MONDE | 23.11.2017 ) dans les vingt années qui viennent, un régime alimentaire qui soit composé de deux tiers de protéines végétales et d’un tiers d’animales – contre l’inverse aujourd’hui –, en divisant par deux nos consommations de viande et de poisson.
Il faudrait enfin encourager les formations à l’élevage inexistantes actuellement alors qu’une demande existe et redévelopper des petites fermes sur tout le territoire.

 

L’échange fut assez houleux comme le laissait présager la teneur des débats.



Dans nos collections

Mots-clés , , , , ,

Partagez


  1. Lien croisé

    Anonyme
    Mardi 09/01/2018 à 17:15

    Site des médiathèques d'Antony : "Prix Vendredi commence sa sélection. L'Aube sera grandiose débute avec un voyage en voiture...vendredi 5 janvier 2018 16:13"