Un univers romanesque et enchanteur

Rencontre avec Stéphane Héaume

Retour sur la rencontre du samedi 5 mars 2011 à la médiathèque Anne Fontaine avec Stéphane Héaume

 Comme un leitmotiv, ces deux adjectifs « romanesque et enchanteur » ponctuaient les interventions des lecteurs et des bibliothécaires au café littéraire du 5 mars dernier où notre auteur invité, Stéphane Héaume, avait dans la salle un bon nombre de lecteurs et de lectrices déjà tombés sous le charme de ses livres.

A commencer par notre collègue Monique Debaralle, notre « dénicheuse » de talent qui l’avait fait connaître à l’ensemble des bibliothécaires, nous transmettant son enthousiasme pour l’auteur, la qualité de son style, sa puissance d’évocation d’univers oniriques, le tout dynamisé par le souffle de l’esprit d’aventure.

Mais le plus surprenant pour nos habitués des cafés littéraires fut la présentation que l’auteur fit de son œuvre, nous livrant certains secrets sur la genèse de ses créations à travers l’écoute d’un extrait de « L’île des morts » de Rachmaninov et la projection des œuvres picturales et des lieux qui l’avaient inspiré.

Cette « invitation au voyage » nous a mené de Paris, la ville qui l’a vu naître et où il vit, au Cameroun, pays qui le fascina et où il fit sa coopération, à New-York, ville de tous les possibles, du Louvre au Metropolitan Opera, dans l’univers des beaux arts et de la musique.

Ainsi, Le Clos Lothar était-il né d’une toile « L’Ile des morts » d’Arnold Böcklin et du poème symphonique de Serge Rachmaninov, lui-même fasciné par une reproduction en noir et blanc de l’œuvre, qui lui avait été donné de voir à Paris, en 1907.

Ainsi, Orkhidos, ville imaginaire de toute beauté où va se nouer une tragédie shakespearienne, a-t-elle émergée de la musique du ballet « Roméo et Juliette » de Serge Prokofiev et de la toile de Théodore Chassériau « une esquisse de Roméo et Juliette ».

Ainsi, « Le Fou de Printzberg », ses immenses glaciers et ses aurores boréales ont-ils surgi de la toile de François Auguste Biard « Magdalena Bay », de la 5e symphonie de Jean Sibélius et de la grande scène d’amour de Tristan et Isolde de Richard Wagner.

Le contemplateur, premier livre écrit par l’auteur mais publié cinq ans après « Le clos Lothar », nous offrait l’occasion de découvrir une source d’inspiration essentielle pour l’auteur : le cinéma. Stéphane Héaume rêvait de devenir réalisateur ; son père s’y opposa, le destinant à une carrière moins « aventureuse ». Les références à l’univers d’Alfred Hitchcock et au film M le maudit de Fritz Lang imprègnent toute l’atmosphère du livre.

Dans son dernier roman, « La nuit de Fort Haggar », l’inspiration est née de son amour pour les paysages du Cameroun incroyablement variés, des champs de poivriers à la jungle et au désert. A qui sait observer, le spectacle de la nature ouvre un champs à l’imaginaire inépuisable. C’est ainsi que l’auteur nous confiait s’ancrer largement dans la réalité pour activer son processus d’écriture.

Nous avons eu la chance de découvrir en avant-première le prochain livre de Stéphane Héaume « Sheridan square », dont l’intrigue « noire » se déroulera à New-York de nos jours et qui pourrait bien, d’après l’auteur, nous surprendre…

Je n’en dis pas plus et pourtant, il y aurait tant à dire sur Stéphane Héaume qui parle de lui-avec simplicité et non sans une petite note d’humour lorsqu’il nous projette une page sur l’ensemble de son œuvre où nous fait la promotion de son dernier livre. En France, il est presque impossible de vivre de sa plume. Alors, que son métier de commercial -qui lui permet d’écrire sans contrainte de temps ni de genres - se glisse subrepticement dans son discours, nous ne saurions lui en tenir rigueur. Il nous a par ailleurs fait découvrir à la demande de Monique tout le circuit de l’édition, ponctuant sa démonstration d’anecdotes savoureuses sur ce milieu méconnu.

Vous l’aurez compris, ce café littéraire du 5 mars restera dans les mémoires de ceux qui y ont assisté. Merci à Stéphane Héaume de s’être prêté au jeu et de nous avoir fait voyager dans son univers où littérature, musique et peinture vivent en harmonie.

Retrouvez Stéphane Héaume dans les médiathèques d'Antony


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