Superior

Mark Millar & Leinil Yu

Panini comics
2012

Un jeune adolescent handicapé dans le corps d’un super-héros bodybuildé ? 
Voici
Superior, le nouveau comics du génial auteur de Kick-Ass !


Le jeune Simon est atteint d’une sclérose en plaques qui l’immobilise dans un fauteuil roulant. Un beau jour, un étrange singe cosmonaute lui propose de faire un vœu magique. Ni une ni deux, Simon demande à devenir Superior (même pouvoir que Superman), son super-héros préféré. Mais les intentions de son génie, si elles restent mystérieuse, ne sont pas forcément bienveillantes…
 

« Oh ! Non, encore un super-héros! Et en plus gentil… », me suis-je dit au premier abord.

MAIS c’est un Mark Millar, auteur génial de Kick-Ass et de Nemesis, qui dépoussière le comics en revisitant ses codes et ses héros.

Nouveau contre-pied donc !

Si Nemesis était aussi blanc et pervers que Batman noir et altruiste, ici ce nouveau Superman est bon… MAIS (je vous avais dis qu’il y en aurait un) c’est un jeune fan de comics handicapé qui se retrouve dans la peau de son héros : de l’incapacité à être « normal », il se retrouve avec des pouvoirs extraordinaires.

 

Et les situations comiques obligées de tout nouvel initié (par exemple, quand il essaie de voler et se retrouve fesses par dessus tête), des scènes où lui, le super héros bodybuildé, a peur de se faire gronder par sa mère. Ou aimerait bien qu’on lui amène un Coca parce que tracter un sous-marin pendant 20 minutes, c’est épuisant…

 

Surtout, la création de Superior participe du même esprit que l’apparition de Superman aux États-Unis dans les années 1930* : soutenir les Américains dans la crise économique (Krach de 29) qu’ils subissent. D’ailleurs Millar n’hésite pas à faire rejoindre réalité et fiction, lorsque Superior propose ses services à Obama

Monsieur le Président, je vous propose de gagner la guerre en Afghanistan.
- Eh bien, la guerre c’est dangereux et complexe Superior. Vous êtes certain de pouvoir gérer ça ?
- Pas de souci. Tant que j’y suis, j’attrape Ben Laden ?

La critique politico-sociale n’est jamais bien loin chez Millar et l’idée que seul un super héros peut gérer avec bienveillance le quotidien de simples citoyens n’est pas sans ironie mordante. Surtout quand ce héros est en fait un enfant (on est encore altruiste à cet âge et non partisan) et que « fort » de son handicap, il saurait plus avantageusement gérer les pouvoirs qu’on lui a confiés.

Millar prouve une nouvelle fois sa SUPERIORité sur le comics actuel !

* Voir le sublime Superman : Red Son où Millar fait du super-héros américain un Rouge, un camarade soviétique

 


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