En 1944, Suzanne Langlois, Mila de son nom de résistante, est arrêtée par les allemands. Déportée dans le camp de femmes de Ravensbrück, elle va subir avec tant d’autres les journées de travail de 12 heures , les humiliations, la malnutrition, les coups, les appels interminables debout dans le froid. Seulement, Suzanne est enceinte. Elle a beau ne rien connaître à la maternité, cette vie en elle lui donne une raison de se battre.
Avant septembre 1944, les femmes enceintes arrivant au camp savaient que leur enfant serait exterminé dès la naissance. Mais curieusement pendant les six derniers mois de fonctionnement du camp à Ravensbrück, une Kinderzimmer a été mise en place. Cinq cent vingt-deux nourrissons y sont nés, leur espérance de vie était de maximum 3 mois…
C’est dans cet espace temporel qui permet d’espérer un miracle que Suzanne Langlois va accoucher.
Valentine Goby met en lumière un chapitre méconnu de l’histoire des camps (la naissance de centaines de bébés) et cette incongruité du camp de Ravensbrück qu’est la Kinderzimmer. Son livre est né de sa rencontre avec un des rares survivants de cette Kinderzimmer. Il lui apprend l’existence de la pouponnière de Ravensbrück et lui présente Marie-José Chombart de Lauwe (Sabine dans le roman), alors toute jeune médecin de vingt ans affectée à la Kinderzimmer.
Marie-José Chombart de Lauwe vit à Antony, elle a aujourd’hui 92 ans et continue sans répit de témoigner. Elle dit devoir sa survie à son esprit de résistance.
Valentine Goby rend un magnifique hommage à ces survivants de l’enfer qui ont su prouver que la fraternité et l’amour peuvent l’emporter sur la barbarie.
Les deux femmes seront présentes le samedi 28 novembre à 10h30 à l’espace Vasarely à Antony, une rencontre rare !