Pickpocket

Nakamura Fuminori, dans la collection "Japon" chez Picquier

Picquier
2013

Noirceur dépouillée et style incisif, voici un thriller philosophique à découvrir absolument ! Tokyo. Le lecteur suit pas à pas le héros-narrateur qui erre dans la ville. Il n’a pas de nom, pas de but, pas d’envie. L’homme, mélancolique et solitaire, est un pickpocket."Pour ne pas attirer les soupçons, il faut […] se glisser dans le mensonge, se fondre dans le paysage telle une illusion ». Il se faufile dans la foule, vole parce qu’il ne sait faire que cela et parfois détrousse sans même s’en apercevoir : ses mains expertes déboutonnent les manteaux, ouvrent les sacs, palpent le fonds des poches.

Seul au milieu de la masse, l’homme prend le temps d’observer ses contemporains tout en réfléchissant à la notion de morale. Il a pour principe de ne voler qu’aux riches car, comme le dit son seul ami Ishikawa : « si tu piques 100.000 yens à un type qui possède un milliard, c’est trois fois rien ». Quand l’occasion se présente, il défend toujours les pauvres et les plus faibles. Il aide ainsi une jeune mère en perdition qui lui rappelle vaguement Saeko son grand amour perdu et s’attache au fils de cette femme, un petit gamin des rues apprenti-chapardeur.

La vie somme toute réglée de ce Gentleman pickpocket bascule tout à coup lorsqu’il rencontre Kizaki, un vrai méchant, un redoutable chef Yakuza sans foi ni loi, personnage sorti tout droit de l’univers des films de Takeshi Kitano. Il est embringué contre son gré dans une sale affaire avec son ami Ishikawa qui disparaît. Il devient le « jouet » d’un groupe de truands, des costauds, tatoués, lunettes noires et costards-cravates. Il sent son destin lui échapper brutalement…

"parce que vous êtes seuls au monde et que même si vous mourez, personne ne s’en apercevra".

 Jusqu’à la fin, l’ambiance reste tendue à l’extrême, à couper le souffle !

Retrouvez ce roman dans les Médiathèques d'Antony
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