Pourquoi les noms comme les exploits des femmes n'apparaissent-ils ni sur les plaques des rues ni dans les manuels scolaires ? N'auraient-elles donc rien fait qui vaille la peine qu'elles soient reconnues ? Pourtant, de plus près, en balayant les légendes, en soulevant les tapis, en fouillant les placards, on découvre que l'Histoire qui est enseignée n'a pas retenu le nom de la femme qui affirme l'existence du système solaire avant Galilée, de celle qui invente l'art abstrait avant Kandinsky, ou encore celle qui théorise les pulsions de mort avant Freud...

4 femmes au Panthéon ? Cela semble bien mince ! Auteur de cet ouvrage, le collectif Georgette Sand a choisi de militer sur deux axes: la déconstruction des stéréotypes de genre et la valorisation de l’expertise des femmes. Pour redonner aux femmes leur place dans l’Histoire, ce collectif mixte - je précise ! - a regroupé près de 80 d’entre elles dans ce passionnant et parfois très drôle ouvrage fait surtout pour réfléchir !!

Donc depuis les guerrières en armure de samouraï, armées de naginata et de sabres dans le Japon ancien jusqu’à la femme aux mille films qui commence secrétaire chez Gaumont, l’histoire féminine est richissime. J’ai trouvé dans ce livre une mine d’informations sur les premiers temps de beaucoup de techniques, des points historiques fort intéressants… bref, une foule d’informations et toujours dans un registre d’humour fort agréable, tout en restant très pédagogique. Les préface de Michelle Perrot et postface de Pénélope Bagieu sont également savoureuses !

Ce livre est à prescrire quand votre petite dernière revient de l’école en se plaignant que les garçons l’empêchent de jouer au foot « parce qu’elle est une fille », ou que votre adolescente entend que telle filière n’est pas « pour une fille », ou bien qu’il manque un exemple féminin historique à suivre…

Mais pourquoi, et surtout comment ? En décortiquant les mécanismes qui ont fait tomber les femmes de ce livre aux oubliettes, le collectif Georgette Sand met en lumière sur un ton décalé ce qui a été fait pour oublier ces femmes, la minimisation de leur rôle. Il révèle également que ce qui rend invisible n'est pas une fatalité et peut même être désamorcé très simplement : pour être reconnues, elles doivent être connues, et pour être connues, être vues. Cette description en creux des mécanismes d’invisibilisation, - contexte, loi, religion, amours, sentiment d’imposture ou trop grande modestie – permet d’être vigilant, histoire de ne pas tomber dans ce piège.

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