La montagne de Minuit

Jean-Marie Blas de Robles

Zulma
2010

Au cœur de ce roman, un personnage hors du commun: Bastien, gardien d'un lycée jésuite, vit comme un ermite. Il est passionné de lamaïsme, il pratique l’ascèse, les mandalas de sable et la méditation. L'aventure commence à Lyon, par la rencontre entre le vieux sage et Rose, historienne, nouvellement emménagée avec son petit Paul. Tous deux sont écrasés par le poids de secrets nés des actes de leur famille pendant la Seconde Guerre Mondiale. Séduite par l'étrangeté du personnage, cette dernière s'attache à lui au point de lui permettre d'accomplir le voyage de sa vie...

Tout concorde à favoriser leur rencontre mais « si vous vous intéressez un peu au Tibet, vous savez que les coïncidences  n’existent pas, il n’y a que des rencontres nécessaires. ».

Puis Blas de Robles nous emmène à Lhassa et nous retrouvons le Potala, le Jokhang et cette atmosphère si particulière au Tibet où l’on ne sait plus où est la vérité. Comme dans leur histoire, la vérité à Lhassa est quelquefois bien difficile à cerner. Les moines des monastères sont-ils de vrais moines ou bien des chinois mis là pour faire plaisir aux touristes ? Cette ferveur tibétaine sous fond de musique chinoise diffusée de jour comme de nuit n’en finit pas de déferler envers et contre tout et ce mélange improbable nous met mal à l’aise.

La spiritualité qui se dégage de ce roman m’a rappelé ce vieux temple un peu délabré,où l’odeur des lampes à beurre nous dit que la religion, racine du Tibet, est encore profondément ancrée dans ce sol.

Retrouvez ce roman dans les médiathèques d'Antony

Les mandalas de sable

Les mandalas de sable éphémères sont en fait un art rituel issu de la tradition bouddhiste tibétaine. Le mandala est un support de méditation et de visualisation qui pour les bouddhistes est une représentation miniature du monde, une sorte d’univers concentrique avec au centre le savoir absolu symbolisé par le bouddha.

C’est le plan d'une méditation vue d'oiseau. Il comprend une citadelle carrée, qui encadre un lotus à huit pétales symbolisant l'éveil. Tous ses symboles et ses couleurs sont strictement codifiés. Au centre se trouve la divinité que le pratiquant cherche à visualiser. Dans le mandala de Chenrezig - nom tibétain de Kannon - le Bodhisattva de la Compassion est figuré par une fleur de lotus en pied. Pour ceux qui ne sont pas capables d'une telle méditation, le simple fait de voir le mandala est réputé produire des mérites infinis.

Symbole de l'impermanence des êtres et des choses, le mandala sera, comme il se doit, détruit rituellement.

Cela  permet à l’artiste de comprendre et d’accepter ce caractère éphémère des choses matérielles

Le Potala

« Bâti dans un mélange de pierres, de bois et de mortier, le Potala superposait, loin devant, ses treize étages étalés en terrasses. Avec des rampes d’accès latérales bordées de murets, ses façades chaulées aveuglantes, ses galeries supérieures ornées de colonnes en  bois rouge, ses alignements de petites fenêtres brunes, ses toitures dorées où pointaient, comme autant de cheminées, de hauts cylindres noirs, il ressemblait, dans son allure de paquebot, à une montagne en partance »


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  1. Re:

    darkducobu
    Lundi 02/04/2018 à 15:34

    A la recherche d'inspiration pour la rédaction d'un devoir pour ma fille, le moteur de recherche m'a conduit jusqu'au pied de ce voyage dans le monde de l'imaginaire. Bon, bien entendu le vocabulaire utilisé dans ce récit n'est pas celui d'une élève de cinquième, mais il raconte une très belle histoire.