Cet ogre est-il vraiment méchant ou bien fait-il simplement honneur à sa réputation sulfureuse ?
Cet ogre semble invulnérable, et il le croit lui-même très fort. D’ailleurs ça en devient lassant ! Un jour qu’il cherche son diner il arrive devant une petite maison éloignée du village. Devant la maison une jeune fille qui jardine, il lui fait peur, autant qu’il peut. Mais à sa surprise la jeune fille ne tremble pas, elle lui offre des muffins, s’extasie devant ses colères en les prenant pour des chorégraphies. Tant et si bien que l’ogre s’en va et meurt quelques mètres plus loin de dépit ou bien parce que sa réputation est morte, alors tant qu’à faire, lui aussi meurt.
Histoire plutôt amusante sur l’image que l’on bâtit de soi à partir de celle que les autres nous donnent. C’est également sur le pouvoir du commérage, de la réputation. Evidemment que cet ogre mange des humains mais on peut vraiment s’interroger sur l’origine de ce cannibalisme. A-t-il été ostracisé ? à cause de sa grande taille ? de sa famille ?
Les illustrations utilisent bien le mode cinématographique pour accentuer la grandeur et la monstruosité de l’ogre, il déborde du cadre, de la page, il est en mouvement. Champ, contre champ s’emploient à nous le rendre vif et monstrueux. Le texte est rapide, plein d’humour et la chute est intelligente et amusante. Non l’ogre ne se transforme pas en gentil toutou, il meurt de sa non reconnaissance. C’est également le pouvoir des mots, de la gentillesse et de la liberté de penser.
« La jeune fille comprit aussi que, lorsqu’on rencontre un ogre, le plus vulnérable des deux n’est pas toujours celui qu’on croit »
Retrouvez ce texte illustré dans les Médiathèques d'Antony.
Mots-clés Ogre, Bonté, Album