AfriqueS : La belle histoire de LEUK-LE-LIEVRE, une mise en image du conte par des artistes « souwereurs » et « tenturiers »

Une visite guidée avec Jean-René Bourrel de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) spécialiste de Léopold Sédar Senghor

 

La salle de la Grande Ourse de la médiathèque Arthur Rimbaud accueille depuis le 25 mars et jusqu’au 10 mai une exposition d’artistes sénégalais qui pratiquent l’art de la tenture et du « fixé sous verre » illustrant le conte de Senghor, Leuk-Le-Lièvre.

Du livre de lecture à l’acte politique : les métamorphoses du lièvre

Le samedi 29 mars, les lecteurs réunis autour de Jean-René Bourrel ont découvert les richesses méconnues de ce conte. Toutes les facettes de ce récit ont été explorées par ce spécialiste de Senghor pour qui ce texte fût selon ses propres mots une révélation littéraire.
Au commencement donc le désir commun de Senghor et de l’écrivain Abdoulaye Sadji d’écrire un livre de classe qui permettrait aux petits africains d’apprendre à lire avec un récit qui puise dans leur imaginaire collectif et leur vécu. Il s’agit d’apprendre la langue de la colonisation par l’originalité et la vitalité des traditions africaines.
L’épopée de Leuk est née : un récit initiatique où le lièvre facétieux et roublard trace son chemin aux dépends des autres habitants de la savane.
Cela vous rappelle quelque chose ? Le Roman de Renart et les Fables de La Fontaine ont aussi nourri nos imaginaires occidentaux.
La sagesse est au bout de la quête de Leuk souligne Jean-René Bourrel pour qui l’intention des auteurs est limpide : partir du vécu des petits africains pour les amener vers la connaissance et la réflexion.
Il restait encore à satisfaire la curiosité des participants au sujet des peintures exposées.
L’art du verre est connu depuis les phéniciens mais il ne s’agit encore là que de peinture sur verre.
La technique dont nous parlons ici est toute autre : elle consiste à peindre au dos d’une plaque de verre en appliquant successivement les motifs de façon inversée. L’œuvre est vue au final à travers cette plaque qui tout en la protégeant lui donne comme une sorte de luminescence.
 

Du XVIIe siècle à nos jours les « fixés sous verre » s’exportent dans le monde entier depuis la Vénétie en passant par l’Europe centrale et Tunis. En Afrique noire cet art populaire trouve son inspiration tout d’abord dans la religion puis très vite dans les croyances et les sujets profanes. La grande et la petite histoire de l’Afrique se trouve ainsi représentée par des portraits, des scènes de rue ou de village.
LA BELLE HISTOIRE DE LEUK-LE-LIEVRE ne pouvait pas manquer ce rendez-vous avec les « souwereurs » sénégalais.
Gaïndé-le-lion, Bouki-l’hyène, Diargogne-l’araignée sont les héros de cette exposition que nous vous invitons vivement à découvrir jusqu’au 10 mai.

 

A lire et à écouter :

La Belle histoire de Leuk-le-lièvre : cours élémentaire des écoles d’Afrique noire. Léopold Sédar Senghor et Abdoulaye Sadji. Edicef, 1952.

Contes croisés : quand l’Afrique et l’Europe se répondent. Contes rassemblés par Jeanne de Nantes. Gallimard (Folio jeunesse)

La belle histoire de Leuk-le-lièvre: un livre et un CD interprété par Robin Renucci et Bernard Giraudeau sur une musique de Frédérick Martin. Textivores.

…et d’autres encore en consultant notre bibliographie.

 

 

Une des très nombreuses versions de Leuk-le-lièvre… extrait d’une série d'animation Franco-canadienne créée par Olivier Massart, produite par MARATHON PRODUCTION, LACEWOOD et FRANCE 2, et diffusée sur cette chaîne en 1997 :


SAMBA & LEUK par NEMASCO



Retrouvez ce conte dans les médiathèques d'Antony

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  1. Lien croisé

    Anonyme
    Samedi 12/04/2014 à 22:00

    Site des médiathèques d'Antony : " 7 « mômes » pleins d'astuce ont tou...jeudi 10 avril 2014 14:56"